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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0426 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 426 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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394   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

qui au sud gagnent le Ouei hő, au nord le Hoanghő. Après être sorti de la petite plaine de Lan-tcheou on entre dans une région montagneuse qui ne doit être aimable à voir en aucun temps, mais qu'alors la pluie alternant avec le brouillard rendait affreuse. C'était une succession de vallées étroites peu peuplées et imparfaitement cultivées, entourées de collines médiocres, le plus souvent sauvages et dénudées, dans les parois blanchátres desquelles sont ménagées 0 et là des excavations, demeures de quelques misérables. Le chemin était défoncé, couvert d'une boue profonde, épaisse comme du mortier, creusé d'ornières où les grandes roues des charrettes entraient jusqu'à l'essieu. Pendant plusieurs jours mes équipages, quoique excellents, ne purent parcourir que deux kilomètres å l'heure. De temps à autre on voyait une caravane de chameaux portant du tabac à Si-ngan, de très rares palanquins, de plus nombreuses charrettes où s'empilaient des familles entières avec leurs bagages. Malgré leurs grossiers moyens de transport, les Chinois circulent beaucoup : marchands qui vont entreprendre une campagne de négoce, fonctionnaires qui vont rejoindre leur poste toujours 'éloigné, leurs domestiques, leurs clients, leurs compatriotes qui suivent leur fortune avec l'espoir d'en tirer pied ou aile, émigrés enrichis ou ruinés qui regagnent leurs foyers pour faire part à leurs parents de leur richesse neuve ou reprendre leur part du riz familial, morts qui, dans leur coffre de bois surmonté d'un coq en cage destiné à capter le bonheur, s'en vont chercher le bon vent qui souffle au cimetière ancestral. Je sais des gens qui ont été cahotés sur toutes les routes de l'Empire, en ont visité toutes les provinces de Formose à Khotan, de Pékin au Yun-nan, ce qui suppose un total invraisemblable de rpyriamètres parcourus, au pas d'un boeuf de labour, de jours, de semaines et de mois partagés entre la planche d'un char et la brique d'un lit d'auberge. A côté des voyageurs aristocratiques, voilà les petites gens ů pied, poussant leur brouette, dont l'on entend de fort loin l'aigre grincement, ou portant sur l'épaule une double corbeille suspendue à un bâton : paysans, artisans, colporteurs, corn-missionnaires portant jusqu'à cent vingts kilogrammes de marchan-