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0430 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 430 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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398   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

unique des finances aussi bien que de l'administration et de la justice, le sous-préfet n'est point libre de se garnir les mains å son gré. Il est comme entre l'enclume et le marteau, car, étant au bas de la hiérarchie, c'est sur lui que ses supérieurs s'efforcent de faire retomber le poids des responsabilités, et, d'autre párt, étant directement en contact avec le peuple, c'est å lui que le peuple s'en prend communément de ses malheurs. C'est lui qui a la tâche toujours scabreuse de recueillir les impôts qui doivent remplir successivement les coffres du préfet, du tao-t'ai, du gouverneur, du vice-roi, du gouvernement central; c'est å lui qu'incombe en fin de compte l'obligation de satisfaire aux besoins et aux exigences de tous ces maîtres superposés, et s'il veut prendre encore quelque chose pour lui, il risque de dépasser la mesure de la patience populaire. En effet, les Chinois, pour enclins qu'ils soient â la docilité et façonnés å certaines formes humiliantes du cérémonial, ne sont point d'une servilité å toute épreuve et sont doués d'un plus vif sentiment de leurs droits que la plupart des Orientaux. Il n'est pas trés rare que les notables d'un district se réunissent pour provoquer la destitution de leur mandarin trop cupide ; on a même vu des magistrats conduits å la fi•ontière par des contribuables expéditifs. Ainsi donc, dans des conditions normales, l'avidité d'un sous-préfet se meut en des limites assez restreintes, mais lorsque son póste est situé sur une grande route ou dans une capitale de province, il a chance de ne réaliser aucun bénéfice cause des contributions extraordinaires auxquelles le soumettent ses supérieurs qui passent ou résident dans son arrondissement. Toutefois il faut des circonstances bien exceptionnelles pour qu'il en soit réduit å faire (les dettes comme le sous-préfet

  • de Loung-té.

Quand j'arrivai le 17 octobre clans ce pauvre bourg, s'il n'y avait pas un chien clans la rue, il y avait en revanche tant de monde å l'auberge qu'il était impossible de trouver la moindre place. Un vieillard qui occupait le principal logement me l'offrit spontanément en me disant « Vous êtes moins âgé que moi, mais vous venez de plus loin. » Et comme je lui demandais ce qu'il ferait lui-même: « Ne vous in-