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0432 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 432 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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400   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA IIAUTE ASIE.

Après avoir suivi un vallon étroit et pittoresque entre des collines rocheuses dont les pentes abruptes sont tapissées de buissons, on parvient dans la grande vallée de Ping-liang, une des plus belles du Kan-sou. La route bordée de magnifiques peupliers, la rivière voisine, les cultures ininterrompues, variées, bien soignées, les collines couronnées de roches blanches, avec d'innombrables grottes, des villages entiers creusés dans leurs flancs, rappellent un peu la Touraine, avec moins (le charme toutefois, moins de gaieté et de finesse esthétique, plus de grossièreté dans l'apparence (les choses, comme aussi plus d'âpreté dans l'air. Les cultures dominantes sont les mêmes que dans le reste du Kan-sou et, en général, de la Chine septentrionale, h savoir : le blé, le millet, les fèves, le sorgho surtout, dont on fait du pain fort médiocre, de la bouillie, de l'eau-de-vie et dont le chaume sert å couvrir les toits. On ne voit ni bois ni pâturages ; mais il ne manque pas de boeufs ni de moutons qui servent â la nourriture des habitants dont une partie notable appartient â la religion musulmane. C'est en faveur de ceux-ci, qui ne mangent pas de porc, que le gouvernement a fait fléchir la loi interdisant de tuer les animaux de la race bovine ; cette loi toujours en vigueur dans le centre et le sud tire son origine d'une antique superstition religieuse ` bien qu'aujourd'hui on la présente simplement comme une mesure de protection agricole.

1. Non pas du tout bouddhique. Le boeuf est pour les Chinois un animal sacré, qui, par conséquent, ne peut être tué et mangé que dans un sacrifice à la divinité (v. page 96). I1 en est de même du lièvre, animal lié au culte de la divinité lunaire. Les Chinois disent qu'on voit un lièvre dans la lune et, lors de la fête de la lune, le 15 du Se mois, ils fabriquent de petits gâteaux en forme de lièvre. C'est pour une raison semblable que la viande de boeuf était interdite chez les anciens Phéniciens et les anciens Lgypt.iens et l'est encore chez les Hindous. Les Ostiaks ne mangent d'ours qu'après une cérémonie religieuse compliquée. C'est par une survivance d'une superstition de la même nature que les paysans russes ne mangent point de pigeon, non plus que diverses tribus sémitiques d'autrefois, ni de cheval, d'âne ou de mulet. Enfin, pour ne pas multiplier les exemples â l'infini, la prohi- bition de la viande de porc dans le Deutéronome s'explique de la même manière. Le mot hébreu que nous traduisons par impur signifie en réalité sacré (sacer — tabou).