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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0438 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 438 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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406   MISSION SCIENTIFIQUE 'DANS LA HAUTE ASIE.

chassés ou destitués, les établissements de charité, hôpitaux, asiles de vieillards, d'orphelins, d'enfants trouvés offrent à leurs hôtes exacte-

ment ce qui leùr est indispensable pour ne point mourir de froid et de faim, les écoles communes ont précisément les quatre murs nécessaires pour que la voix du maître ne soit pas couverte par les bruits extérieurs. Les Chinoisressemblent à ces chrétiens tièdes, dont parle Montesquieu, qui n'aspirent point à la perfection et veulent faire leur salut â prix réduits : « Comme ils n'ont point d'ambition, ils ne se soucient pas des premières places ; aussi ils entrent en paradis le plus juste qu'ils peuvent; pourvu qu'ils y soient, cela leur suffit, leur but est (le n'en faire ni plus ni moins. »

Le mauvais état (les routes ayant découragé beaucoup de voyageurs de poursuivre leur chemin, les hôtelleries étaient tellement encombrées qu'il n'y avait plus la moindre place disponible. Je demandai au sous-préfet l'autorisation de m'installer dans la maison officielle réservée aux

fonctionnaires en voyage. Dans toutes les villes et dans plusieurs villages il y a de ces établissements qu'on appelle koung koan; ils sont bien cons-

truits et proprement tenus, mais n'ont d'autre mobilier que quelques

tables et quelques escabeaux, ni d'autre personnel qu'un concierge. Ils sont gardés, comme tous les édifices publics et les maisons qui se

respectent, par deux génies grimaçants et terribles, peints sur la porte,

chargés d'éloigner les démons. Obligé d'attendre un moment dans la rue qu'on apportât la clef, je fus vite entouré. d'une foule de badauds

et de gamins qui d'abord examinèrent curieusement et en silence l'étrange personne que j'étais â leurs yeux, puis commencèrent â badiner entre eux; enfin l'un d'eux se hasarda à m'appeler: Diable d'étranger ! moins par méchanceté que pour voir la figure que je ferais.

Comme justement on ouvrait la porte, je me tournai vers le mauvais plaisánt et, montrant du bout de mon fouet le génie en peinture: « Tu

vois bien que je ne suis pas un diable puisque l'Ange gardien (men chen) me laisse entrer. » Tous ces Chinois étant au fond d'assez bons diables, il n'en fallût pas davantage pour mettre les rieurs de mon

côté.