National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0446 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 446 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000197
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

414   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

lange nouveau de peuples. Elle n'a pas été simplement une terre en . jachère à laquelle on a permis de se reposer, mais une terre que l'on a amendée, modifiée, à laquelle on a incorporé des éléments étrangers avant de la remettre en culture. Ainsi cette terre de Chine, jadis une des plus fertiles du domaine humain, nourricière de tant de fruits savoureux et sains, de tant de fleurs éclatantes dans leur bizarrerie un peu frêle, aujourd'hui effritée, épuisée, recouverte d'une végétation rabougrie et sans sève, aura besoin peut-être pour retrouver son ancienne • vigueur de beaucoup de ruines et de sang. Il semble qu'une société qui a cessé une fois de fleurir et • de fructifier ne puisse fournir une seconde récolte avant d'avoir été bouleversée de fond en comble et transformée, oeuvre qui exige bien du temps et bien des violences. On n'a du moins aucun exemple du contraire et la Chine touche au moment oå elle doit confirmer ce triste enseignement de l'histoire ou lui infliger le premier démenti connu.

Au sortir de Young-cheou, les montagnes se réduisent peu à peu à de simples ondulations. Le pays est de médiocres ressources, assez nu et désert, semé çà et là de bouquets de plaqueminiers et de jujubiers, de maigres hameaux, dans l'un desquels se remarque un monastère bouddhique peuplé d'un certain nombre de moines, celui de T'ié-fou seu. lin peu avant d'arriver au bourg de T'i-k'ien hien ou entre clans une véritable plaine, la première que je voie depuis quatorze mois, c'est-à-dire depuis Tchertchen. Au milieu de cette plaine la rivière Ouei hű, aussi large et aussi peu profonde que la Loire, promène paresseusement ses eaux rouges, et les champs où le riz alterne avec les céréales, se déploient jusqu'à la ligne lointaine des collines vaporeuses. Au centre s'étale la ville de Si-ngan, enfermée dans sa double enceinte de briques, que surmontent à intervalles réguliers quelques pavillons aux toits retroussés. A distance, cette ancienne capitale de l'Empire n'en impose pas â l'imagination : elle apparaît dans l'étendue plate, comme un petit carré dessiné sur une carte géographique. Mais, en approchant, mes Chinois me montrent avec admiration et respect les fossés larges