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0455 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 455 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LA CHINE SEPTENTRIONALE.   423

institués pour être liés et les nations pour être assujetties aux rites ? Au demeurant cette ligation des pieds n'empêche point les femmes de sortir pour vaquer à leurs affaires ou se promener. Avec l'habitude mauvaise que nous avons contractée de tout exagérer et de Witt simplifier afin de tout généraliser, nous nous représentons volontiers les ' Chinoises comme cloîtrées dans leur maison. En réalité, à la ville et à la campagne, on les rencontre dehors à peine moins . souvent que les hommes. Elles rendent visite å leurs parents et å leurs amies, découchent très fréquemment, elles travaillent dans les champs, vont au marché, au temple, assistent aux représentations théâtrales, aux fêtes publiques ; en bien des circonstances elles ne sont point séparées des hommes, par exemple à la fête de la Lune, qui a lieu la quinzième nuit du huitième mois, oix hommes et femmes s'excitent mutuellement A boire.

Le 13 novembre, j'arrivai à T'oung-koan, petite ville de bonne apparence, relativement propre, agréablement située au pied des collines qui s'avancent sur la rive droite du Fleuve Jaune, un peu en aval du coude à angle droit que forme cette rivière, à la limite des trois provinces du Chen-si, du Chan-si et du Hô-nan. Sa position à la bifurcation des deux routes de T'ai-yuen et de K'ai-foung, à l'étranglement de la grande route de l'ouest entre la muraille du Hoa chan au sud et le fossé formé par le Ouei hô et le Hoang hő au nord en font une place stratégique importante. Les Chinois la considèrent comme la porte de la Chine nord-orientale, et par conséquent de Pékin, pour une invasion venue de l'occident. Aussi la rébellion des musulmans du Kan-sou et du Chen-si ayant triomphé dans ces deux provinces, le gouvernement impérial s'efforça-t-il de tout son pouvoir de défendre contre eux cette position de T'oung-koan et, en effet, les insurgés furent arrêtés un peu avant cette ville, à Hoa tcheou.

Au bas de la ville, le Hoang hô roule à perte de vue entre des rives jaunes ses larges eaux jaunes, ternes malgré le soleil qui luit, et cela est très vaste et très morne. Comme c'est un fleuve puissant et de caractère difficile, on n'y a pas construit de pont non plus que sur le Ouei hô ;