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Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 | |
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1 |
LA CHINE SEPTENTRIONALE. 425
un fonctionnaire qui faisait route avec moi et avait beaucoup entendu parler des choses d'Europe. On dit que vous êtes exempts de semblables famines parce que vous avez des chemins de fer. » — « Les chemins de fer, lui dis-je, n'ont point par eux-mêmes la vertu d'empêcher les famines locales. En Irlande, en Russie et dans l'Inde il y a des chemins (le fer et des famines. La suppression des douanes intérieures, dont vous êtes encore embarrassés, est un remède préventif fort insuffisant. L'exemption d'impôts en cas de mauvaise récolte.et la distribution de vivres et d'argent par le gouvernement, mesures auxquelles vous recourez largement, avec un zèle et• un souci du bien public digne des plus grandes louanges, n'est, vous le savez par expérience, qu'un vain palliatif. En somme nous n'avons pas plus trouvé de spécifique infaillible pour les maladies de la société que nous n'en avons trouvé pour celles du corps humain, et les médecins d'Europe comme ceux de Chine ne guérissent que les maux qui se guérissent d'eux-mêmes. Les famines dont vous souffrez viennent de ce que votre pays est trop essentiellement agricole, n'est pas assez commerçant et industriel, étant donnée surtout la densité de votre population. Vous êtes trop imbus de ce préjugé que la culture de la terre importe seule à l'entretien de la vie humaine. »
— « En effet, dit mon interlocuteur, nos livres disent : « Si les hommes cultivent tous des céréales autant qu'il en faut pour se nourrir, il n'y aura plus de gens affamés ; si les femmes filent toutes du coton autant qu'il en faut pour s'habiller il n'y aura plus de gens transis de froid. » N'est-ce pas évident et incontestable ? Le vrai gain, le seul solide et sûr, est celui des paysans qui, pour un grain confié à la terre en récoltent d'innombrables. Le négoce et l'industrie ne sont que des accessoires, qui ne produisent ni le pain dont on se nourrit, ni le coton dont on se vêt. Leurs profits sont incertains, obtenus aux dépens •des cultivateurs et nos souverains ont établi des taxes justement pour que les marchands ne devinssent pas trop nombreux. »
--- « C'est parce que ces principes sont trop bien appliqués, lui répliquai-je, que• vous avez des famines. Chaque district vit trop isolé
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