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0458 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 458 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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426   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA IIAUTE ASIE.   .

des autres, consomme lui-même et en nature le produit de ses champs, sans rien offrir à ses voisins ni rien en attendre. On peut dire d'une maniére.générale que le paysan, en Chine, sème la graine, non point pour vendre l'épi, comme chez nous, mais pour le manger, semblable en cela à un sauvage perdu dans un flot désert. Si, dans une année heureuse, l'épi est trop plein, le superflu pourrit ou est gaspillé faute de pouvoir être vendu ; si, par suite des intempéries, l'épi est vide, le paysan meurt de faim faute de pouvoir acheter ce qui lui manque. Notre société, au lieu d'être essentiellement agricole, est essentiellement commerciale ; la 'conséquence en est une meilleure répartition à la fois du travail et des produits de la. terre. Le cultivateur, ne comptant pas uniquement sur sa récolte pour manger, puisqu'il achète ailleurs ce qui lui fait défaut, n'étant pas obligé de consommer à peu prés tout ce qu'il récolte, puisqu'il vend ailleurs l'excédent, ne s'attache point à tirer de sa ferme toutes les différentes choses nécessaires à son entretien, dans les limites seulement où elles lui sont nécessaires ; il s'efforce, au contraire, de produire le plus qu'il peut des choses qui s'adaptent le mieux à la nature dù sol et du climat, qui, par suite, viennent en plus grande quantité et reviennent à meilleur marché. L'échange incessant entre les diverses régions de leurs produits respectifs, ainsi multipliés en nombre et réduits en prix autant qu'il est possible, amène leur distribution dans tous les pays conformément aux besoins de chacun d'eux, équilibre les prix, qui se maintiennent à peu prés également dans les pays où les produits surabondent et dans ceux où ils sont insuffisants, de même que l'eau se nivelle dans deux bassins communiquants. Si donc la récolte a manqué, le paysan trouve à acheter autant de denrées, expédiées des districts voisins, à peu près au même prix que d'habitude. Comme d'autre part, dans les bonnes années, il convertit ses céréales, qui se conservent peu, en argent, qui se conserve indéfiniment, et cela a un taux raisonnable puisque les prix ne s'avilissent pas, il peut mettre de côté de quoi parer aux difficultés des mauvaises années ; enfin l'exploitation étant mieux entendue, les gains sont plus forts dans les bonnes années, les pertes