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0468 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 468 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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436   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

vement d'hommes et de vivres. Cependant je n'éprouvai que peu de retard de ce chef, et je constatai avec plaisir de la bonne volonté chez tous les fonctionnaires, de l'empressement chez la plupart. Le 26, la neige tomba abondamment, s'accumula dans le fond de la vallée et sur les terrasses des collines. Le lendemain nous étions de nouveau en plaine, le temps s'éclaircit sans s'adoucir, et, le jour d'après, en passant par le bourg de K'i hien, je fus ,plus que jamais l'objet de la curiosité universelle et recueillis de nombreux témoignages de la faveur populaire, parce que je troquai mes habits d'été européens contre des habits d'hiver chinois. Ensuite je gagnai Su-kieou hien, petite ville de quincailliers, où la route se bifurque sur T'ai-yuen et sur Cheou-yang. La contrée est plate, encadrée de hauteurs lointaines, couverte par places de marécages et de roseaux, mais le plus souvent de riches cultures, qu'égayent des arbres .disséminés par les champs ou rangés le long des routes, et de jardins qui fournissent les meilleurs raisins de la Chine. Il y a par les chemins un grand remuement et une grande rumeur de peuple, qui annoncent le voisinage d'une ruche humaine, pleine et diligente. C'est T'ai-yuen, capitale du Chan-si, réputée la plus propre, la mieux bAtie et l'une des plus prospères cités de l'Empire. C'est une ville d'armuriers et de banquiers. La première de ces industries convient aux productions du pays, riche en fer ; la seconde au caractère des habitants. Les gens du Chan-si sont en général sérieux et pratiques, calmes et simples, très doux, mais tenaces, laborieux, d'une honnêteté très avisée, économes et rangés, experts à garder et h accroître leur bien. Ils tiennent par-dessus tout å faire leurs affaires tranquillement, aussi la police est-elle assez bien organisée chez eux par les soins de syndicats privés. Voyez, accompagnant les voitures et les files de mulets chargés, ces robustes gaillards, armés d'énormes gourdins et ayant des fusils quelque part cachés parmi les bagages : ce sont des gendarmes sans titre officiel, mais avec lesquels les oua-tzeu, les 'gars qui vont à la maraude, n'aimeront pas avoir maille partir. Cette institution bienfaisante ne fleurit pas dans les provinces voisines du Hő-nan et du Chan-toung où le brigandage