National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0473 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 473 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000197
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

LA CHINE SEPTENTRIONALE.   441

de sollicitude pour ma sécurité, me recommandèrent de veiller et (l'être prudent. Cependant, je n'observai absolument rien de suspect, et même je rencontrai plus de bonne volonté que jamais chez les habitants, grâce sans doute à la proximité de la capitale et aux ordres spéciaux qui en étaient venus. Non seulement je n'eus pas à me plaindre du moindre manque d'égards, mais encore la curiosité un peu fatigante, dont je n'avais cessé d'être l'objet, diminua sensiblement. Les préfets et les sous-préfets poussèrent la courtoisie jusqu'à me tenir prêts des appartements et ů m'envoyer à dîner dans chacune des villes où je passai. Mon cuisinier apprécia tout particulièrement cette attention délicate, et, tandis qu'il se prélassait devant ma porte tendue de rouge et de noir, il se répandait en louanges hyperboliques sur la vertu (les magistrats du Tcheu-li qui lui faisaient des loisirs.

Près du bourg de Tsing-king hien s'élève, sur le sommet d'une montagne, une tour qu'on appelle la Tour de la Chasse et dont la construction est attribuée à l'empereur Mou-ouang, qui fut un éçuyer accompli et un grand chasseur devant l'Éternel, mille ans avant la naissance du Christ. Il possédait des chevaux magnifiques, restés célèbres dans l'histoire de la Chine, ainsi que leur cocher, dans lequel l'empereur avait tant de confiance qu'il en fit un prince. Mou-ouang peut être considéré comme le patron des explorateurs, car dans un grand voyage qu'il entreprit il emmena avec lui une commission de savants chargés de prendre des notes sur les pays traversés. Il alla ainsi rendre visite à la Reine-mère de l'Occident près de laquelle il se plut tellement qu'il y demeura trois ans. Par malheur on ne sait pas au juste où était située la cour de cette reine; toutefois on est fondé à croire qu'elle se trouvait quelque part entre Si-ngan et Isfahân. Dans ce-royaume il y avait des chars traînés par des tigres et d'autres que des faucons emportaient dans les airs, des plantes merveilleuses qui croissaient dans le vide, dés musiciens exquis et d'habiles magiciens. C'est là sans doute que Mou-ouang se procura cette flûte enchantée, qui avait la propriété de faire cesser la pluie lorsqu'il en jouait.

La neige tombait de nouveau et couvrait le pays, de moins en

56

~