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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0477 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / 477 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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LA CHINE SEPTENTRIONALE.   445

plus extravagant de fonctionnaires, de particuliers, de troupes, de marchandises. Dans les cours il était tout juste possible de se faufiler entre les roues des voitures qui les obstruaient. Je ne pus trouver de place que par l'intermédiaire (l'un général qui fit évacuer une partie d'une hôtellerie, occupée par quelques-uns de sessoldats. Dans cette hőtellerie qui n'était point des plus grandes, s'étaient entassés une centaine de soldats, une dizaine de marchands ou de voyageurs, deux commismissaires mandchoux chargés de l'approvisionnement des troupes avec leurs domestiques, plusieurs fonctionnaires. Dans un coin, j'aperçus un vieillard grand et maigre, qui montait dans une petite voiture. Quelle fut ma surprise de reconnaître en lui notre vieil ami Kiang Yu Pao, l'ancien préfet de Khotan ! Dés qu'il m'aperçut il vint précipitamment à moi : « Votre voyage n'a pas été heureux », dit-il. Puis il ajouta : « La vieillesse est une triste chose, elle demanderait å être tranquille et les infortunes se plaisent à s'amasser sur elle. Parmi les calamités publiques et les ennuis privés qui m'affligent, j'aurais éprouvé quelque consolation à revoir notre ami sain et sauf, content et de bonne humeur selon sa coutume, et voilà que la nouvelle de son malheur vient aggraver mes peines. » Il s'informa ensuite en détail de ce qui s'était passé, me félicita (le ce que je n'avais pas épuisé toutes les rigueurs de la fortune, exprima le regret de ne pouvoir m'accompagner jusqu'à Pékin, étant obligé de rentrer immédiatement chez lui, dans le Hou-pé.

Cinq jours après, le 16 décembre 1894, j'entrais à Pékin trois .ans et dix mois après avoir quitté Paris, tombant avec une brusquerie un peu déconcertante au milieu de la vie européenne dont j'étais déshabitué depuis longtemps et dont l'écho même ne venait plus jusqu'à moi. M. Gérard, ministre de France, et tout le personnel de la Légation m'accueillirent avec une délicatesse d'empressement, la plus propre å adoucir l'amertume des souvenirs, et dont je fus profondément touché. Cependant le plaisir du port retrouvé après la tempête, la sympathie qui m'entourait me faisaient sentir davantage que je n'étais pas revenu tóut entier, que je n'étais qu'un fragment d'une chose dont la meilleure