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0478 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.1
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.1 / Page 478 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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446   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

part était restée loin derrière, que quelqu'un manquait à la louange et à la joie, qui y avait plus de droit que moi, qui, après avoir creusé patiemment le sillon dans la terre dure n'avait pas vu germer et monter l'épi. Lorsque les ministres du Tsoung-li Yà-men me donnèrent audience et m'exprimèrent leurs regrets de ce qui s'était passé, ils montrèrent qu'ils comprenaient la considération singulière, due à un homme, qui, sur le penchant de l'àge, avait quitté son repos, non point en vue d'un gain vil, mais en vue de reculer un peu la borne des connaissances humaines, qui s'était enföncé dans des contrées redoutées des Chinois eux-mêmes en pressentant clairement tout ce qui l'attendait de souffrances et de dangers, qui, faible et exposé, avait déployé un esprit supérieur aux circonstances les plus difficiles jusqu'au jour où il avait rencontré la violence et la mort, au moment d'achever la plus pacifique des entreprises, n'ayant assez vécu que pour en voir la ruine. Ils comprirent que le meilleur mode d'honorer la mémoire du voyageur et du savant était d'empêcher que l'utilité de sa misére ne Mt perdue et ce fut avec la conscience d'ôter quelque chose á la tristesse de sa destinée qu'ils m'annoncèrent l'arrivée à Si-ning des papiers et des documents réunis par la mission. Mes amis chinois et tibétains de Gyé-rgoun-do, de La-boug, du Dza-tchou-ka avaient persuadé aux gens de Tong-bou-mdo de rechercher, de rassembler, de mettre sous scellés ceux des objets pillés, que je leur avais indiqués comme particulièrement importants; mais ils n'avaient pas réussi à me les faire restituer, et les coupables avaient continué à les conserver en gage. Les deux agents, que j'avais fait envoyer auprés d'eux par le Légat Impérial de Si-ning, porteurs d'ordres catégoriques, de menaces sévères et de vagues promesses, avaient été assez heureux pour les amener à céder sur ce point. Quant à la dépouille mortelle de Dutreuil de Rhins, ils ne l'avaient point retrouvée et n'avaient pu que confirmer la vanité de toute espérance à cet égard. Restait donc, d'abord, de procéder à une nouvelle et plus exacte recherche afin de recouvrer, s'il était possible, les objets et documents qui faisaient encore défaut, ensuite, d'arrêter et de punir