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0017 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 17 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LE .TURKESTAN CHINOIS ET SES HABITANTS.

met les récoltes, ou en quantité trop faible, et les champs les plus éloignés restent incultes. II est tel village qui, en hiver, est complètement dénué d'eau, Mokoula, par exemple, dont les habitants vont jusqu'à Gouma, à IO kilomètres, pour chercher de quoi boire. En été, la rivière, véhémente et puissante, ronge ses rives, surtout ses rives occidentales, les détruit lentement et sûrement, déplace son lit et du même coup l'oasis, en sorte que les nouvelles villes ne sont jamais au même lieu que les anciennes. A côté du péril de l'eau, il y a le péril du sable. Au lieu de pluie, les vents apportent du sable et surélèvent le niveau de la couche arénacée sur tonte la surface du désert. Les tempêtes printanières mènent l'armée des dunes à l'assaut des forêts et des oasis. A la lisière des bois, on voit des arbres dont le tronc est en partie enterré, véritable échelle d'étiage mesurant la crue des sables. De même, les stations de voyageurs isolées dans le désert s'enfoncent visiblement dans le sol du côté exposé au vent dominant, les murs sont A. moitié, aux trois quarts recouverts. Les vieilles villes ont disparu sous terre et les nouvelles sont construites à un niveau, plus . élevé. Même lorsque l'air est calme, il tient en suspension une grande quan- Lité de sable qui semble faire partie de sa composition aussi indissolublement que l'azote et l'oxygène. Il envahit les jardins et les coúrs, s'insinue à l'intérieur des.chambres, et des coffres les mieux fermés, pénètre sous les vêtements des hommes. Dans la campagne, tons les objets paraissent plus éloignés et plus grands qu'ils ne sont. Si un observateur émoussé par l'habitude se refusait ů reconnaître la présence dans l'air de l'élément ennemi parce que le ciel se montre clair et bleu, il n'aurait qu'A. monter sur le sommet des monts environnants pour voir à ses pieds, étendu au-dessus de la plaine, un voile immense de poussière.

D'un bout du pays à l'autre bout, la température est å peu près la même. N'étant modérée par le voisinage d'aucune masse d'eau importante, elle passe de l'extrémité du froid en hiver, sous l'influence des glaciers et des hauts plateaux gelés, à l'extrémité de la chaleur en été, sous l'action d'un soleil, dont la puissance, déjâ considérable sous la