National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0036 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 36 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000197
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

24   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

l'Issygh koul par les Sé, que nous supposons, sur la foi d'une ressemblance verbale, être les mêmes que les Saka des écrivains grecs. Au siècle suivant, les Yué-tchi furent dépossédés par les Hioung-nou, les Sé par les Yué-tchi qui, eux-mêmes, furent bientôt remplacés dans le pays de Khouldja par les Ou-soun que les Hioung-nou avaient chassés de la Djoungarie orientale. Ces Ou-soun avaient les yeux clairs et les cheveux roux, de même que les Khaka, les Bila, les Kou-té et

en ce point que nous ne connaissons l'origine ni de Fun ni de l'autre. On a proposé de les ranger parmi les Tibétains sous prétexte que ceux d'entre eux qui n'avaient point émigré étaient restés dans les monts Nan chan au nord-ouest du Kouk nor, avaient reçu de leurs voisins tibétains le nom de Petits Yué-tchi et avaient fini mille ans plus tard par en adopter les moeurs et le langage, au rapport de l'historien T'ou Chi. D'autres ont préféré les assimiler aux Massagètes, vu que Yué-tchi aurait bien pu se prononcer Yué-li, ce qui n'est pas sans analogie avec G~étes, que les Chinois se sont avisés de donner aux Yué-tchi émigrés, pour les distinguer des Petits qui étaient restés, l'épithète de 7'a qui veut dire Grand, et que plusieurs siècles auparavant, les Massagètes, par unè sorte d'harmonie préétablie, avaient ajouté ou laissé ajouter à leur nom ces deux syllabes massa qui ressemblent à maha et à maga qui signifient grand en sanscrit et en zend. Enfin l'hypothese que les Yúé-tchi étaient Turcs se soutient d'une manière un peu plus raisonnable. La'chronique des Ouei, écrite dans la seconde moitié du vie siècle de notre ère, dit formellement que les Yé-t'a-i-li-to ou Yéptalites étaient de la race des Yué-tchi, or les Yéptalites étaient des Turcs de la branche des Tcheu-seu: mais l'auteur de cette chronique savait-il bien de quelle race étaient les Yué-tchi qui avaient émigré et s'étaient mélangés avec d'autres peuples depuis sept siècles, et ne voulait-il pas dire simplement que les Yéptalites venaient du pays même qu'avaient occupé primitivement les Yué-tchi? Le premier roi yuë-tchi de Bactriane s'appelait Kieou-tsieou-k'io selon les auteurs chinois et Koujoulakadphisés selon les monnaies et l'on y peut reconnaître le nom turc Koutchlouk. Les rois turcs qui occupaient le Gandhâra å la tin du vue siècle réclamaient le fameux roi yué-tchi, Kânichka, comme l'ancêtre de leur race. La question est de savoir ce que valaient ces prétentions, si elles n'étaient pas une invention de la vanité et de la politique ou si elles n'étaient pas fondées uniquement sur des alliances matrimoniales. D'ailleurs, le texte de Maçoudi (I, 350) ne laisse pas douter que ces princes turcs n'aient été des descendants des anciens Tou-kiue qui n'apparaissent dans l'histoire que longtemps après les Yué-tchi. Toutefois le double fait que les Yuétchi étaient originaires de Mongolie et qu'ils étaient nomades doit les faire tenir pour des Turco-Mongols jusqu'à preuve du contraire.