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0043 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 43 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TURKESTAN CHINOIS ET SES HABITANTS.   31

nomade, puisque la phrase de l'auteur chinois implique que les Hioung-nou et les Ou-soun, nomades les uns et les autres, n'avaient pourtant pas les mêmes coutumes. D'ailleurs, ce seul fait que les gens du bassin. du Tarim étaient sédentaires devrait nous empêcher de les ranger parmi les Turco-Mongols, car nous ne connaissons de science certaine aucun peuple turco-mongol qui ait été sédentaire à une époque aussi ancienne; et ceux qui le sont devenus depuis n'ont quitté la vie pastorale pour la vie agricole que malgré eux et contraints ou à la suite d'un mélange avec des races supérieures. On lit dans la chronique des Ouei septentrionaux que depuis Kao-tchang (Tourfân) jusqu'à Khotan les hommes avaient les yeux enfoncés et le nez proéminent, et que les gens de Khotan étaient l'es seuls qui n'eussent pas les mêmes caractères physiques et qui ressemblassent aux Chinois. Ces yeux enfoncés et ce nez proéminent dénotent une race indo-européenne. Ise document cité n'est pas, il est vrai, antérieur au v° siècle de Jésus-Christ ; mais toutes les invasions qui s'étaient produites au commencement de notre ère n'avaient pu modifier le type originel que dans le sens turco-mongol. Si le fameux Kânichka, roi des Kouchân ou Yué-tchi, au rapport de Hiouen Ts'ang, étendit ses domaines au delà du Pamir et fit sentir sa puissance jusqu'aux bords du fleuve Jaune, si, plus de trois cents ans auparavant, les derniers rois gréco-bactriens, selon Strabon, dominèrent un moment. sur la Scythie ultérieure,. ces événements n'ont pas dû introduire plus d'éléments aryens dans le bassin du Tarim que les incursions et conquêtes passagères des Hioung-nou dans la même période n'y ont dû introduire d'éléments turco-mongols. Comme enfin il ne semble pas que l'empire des Perses, au temps de sa plus grande extension, ait jamais dépassé le Pamir, nous n'apercevons aucune raison de croire que la population du Turkestan oriental n'ait pas été aryenne six cents ans avant le Christ aussi bien que quatre cents ans après. Quant â l'exception que fait l'auteur chinois pour les gens de Khotan, elle ne laisse pas d'être un peu embarrassante, car aujourd'hui leur type ne se distingue pas sensiblement de celui de leurs voisins. Est-ce une erreur de l'annaliste fondée sur une mauvaise observation,