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0044 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 44 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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32   MISSION SCIENTIFIQUE DANS IDA HAUTE ASIE.

ou au contraire faut-il croire que cette légende rapportée par les Chinois est vraie, d'après laquelle un peuple venu du sud-ouest, c'est-à-dire du La-dag, aurait occupé primitivement le pays de Khotan, que ce peuple de race probablement tibétaine aurait laissé son empreinte dans le type local,.même après avoir été recouvert par l'élément aryen, que la différence entre les Khotanais et leurs voisins, encore sensible au ve siècle, se serait atténuée peu å peu pour s'effacer enfin or suite du mélange incessant des uns avec les autres, qui rapprochait de plus en plus les Khotanais des Aryens de Kâchgar ou de Yârkend, et des invasions longuement poursuivies des Turcs dans l'Hexapole qui rapprochaient de plus en plus les gens de Kâchgar ou de Yârkend du type mongoloide ? Au reste un détail douteux et particulier à une seule ville ne saurait ébranler le fait général, qui subsiste clans toute sa signification et sa portée. La même remarque s'applique au passage où Hiouen Ts'ang prétend que les Kachgariens avaient les yeux verts '. Je n'ai point remarqué d'yeux verts â Kâchgar, et peut-être le moine chinois a-t-il. généralisé une observation qu'il n'avait faite que sur un nombre restreint d'individus. Les Ou-soun des T'ien chan avaient de fréquentes relations avec leurs voisins de Kâchgar et de Yârkend, et de nos jours parmi les montagnards qui vivent au nord de Kâchgar on rencontre assez souvent des gens aux yeux clairs, reste de la vieille race ou-soun qui a laissé son nom sous la forme Ouissoun à la grande Horde des Kazak qui est établie entre le lac Issygh koul et Tâchkent ; mais aussi il est vraisemblable qu'il a existé autrefois dans l'un et l'autre Turkestan å côté d'une race brune une race blonde, de souche également indo-européenne 2, dont on trouve encore des survivants chez les peuplades tadjiques du Pamir, chez les Kâfir et les Tchatrâli et qui a pu être plus largement représentée au vice siècle de notre ère. En somme, nous

  1. Mémoires sur les contrées occidentales, traduits du sanscrit en chinois par Hiouen Ts'ang en 648, trad. Stan. Julien, II, 319, 220. Témoignage répété dans les Annales des T'ang (Hyacinthe Bitchourine, III, 224).

  2. Une légende du Kafiristân prétend que les Kâfir blonds viennent du nord, c'est-â-dire du Turkestan. Peut-être étaient-ce des Slaves.