National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0056 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 56 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000197
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

44   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

pole. Vingt ans plus tard, le La-dag retomba au pouvoir de Lha-sa et les Tibétains, s'alliant aux Turcs et aux Arabes, qui venaient de conquérir le. Transoxiane, pénétrèrent jusqu'à Kâchgar. Mais le général arabe Kouteyba-ibn-Mouslîm ayant dù se retirer précipitamment en apprenant la mort du khalife Ouélîd, l'expédition échoua complètement (715)'. La Chine fut alors à l'apogée de sa puissance en occident, elle étendit son protectorat jusque sur le Ferghânah, sur Tâchke*nt et même un instant sur Samarkand, elle exigea le tribut du La-dag et la tranquillité régna pendant quelques années entre Tourfân et Khotan. Cet état de choses fut fortement ébranlé par la rébellion de Ngan-lou-chan, général chinois d'origine turque, qui, en 756, s'empara de la capitale de l'Empire. La dynastie des T'ang ne fut sauvée que grâce au concours (les nomades de race turque, des villes du Ngan-si et du khalife árabe. :La rébellion réprimée, les Tibétains, qui l'avaient soutenue, parofitérent de ce que l'Empereur avait dû dégarnir les forteresses de la frontière pour envahir le Chen-si, d'une part, où ils saccagèrent Si-ngan-fou en 763, et la Kachgarie d'autre part. Nous ne savons à quelle époque exacte ils reparurent en ce dernier pays, mais en 790 nous les trouvons â Pé-t'ing (Ouroumtchi), où ils battent les Hoei-hou ou Ouigour, alliés des Chinois. La défaite qu'ils subirent l'année suivante n'eut sans cloute point de conséquences, car ce ne fut qu'après 860 qu'ils furent chassés définitivement de Tourfân et de Bougour. Il est donc å peu

des T'ang. L'objet en était vraisemblablement de demander du secours contre Lha-sa.

1. Les auteurs chinois placent cet événement en 717 (Mémoires concernant les Chinois, XVI, 12). D'autre part, les auteurs chinois ne parlent pas de l'intervention des Turcs et des Tibétains. Il s'agit cependant bien du même fait. Les Chinois ne mentionnent aucune invasion de la Kachgarie par les Arabes avant 717, et les Arabes n'en mentionnent aucune après 715, et en effet, nous voyons que leurs troupes s'étant retirées dans le Khoraçân après la mort de Ouélîd (Djóumâda el akhir 96, soit en février 715) le Mâverânnahar fut perdu pour eux et qu'ils ne le reconquérirent pas avant 738. Kouteyba dut partir en avril 715, mais il est possible que les Turcs et les Tibétains aient résisté encore assez longtemps jusqu'a ce que les Chinois aient réuni des forces suffisantes et que leur déroute définitive n'ait pas eu lieu en effet avant 717.