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0068 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 68 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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56   MISSION SCIENTIFIQUE DANS . I.A. HAUTE ASIE.

soie, extrayaient et travaillaient les métaux, fabriquaient des sabres, des lances, des cuirasses de métal, creusaient des canaux d'irrigation, cultivaient toutes sortes de céréales et de fruits. Cette civilisation avait sans nul doute la même origine que celle de la Bactriane, de la Sogdiane, du Khârezm. A défaut de document catégorique à cet égard, la similitude de race, la facilité relative .des communications nous induisent à le penser, et alors comme aujourd'hui le pays du Tarim devait être une copie plus ou moins affaiblie des pays du Yaxarte et de l'Oxus. Sans parler des légendes qui font régner des deux côtés du Pamir les vieux rois mythiques de la lignée .de Tour, les objets préislamiques, poteries ornées, figurines de terre cuite, pierres gravées provenant des ruines d' Afraciâb, l'antique Samarkand et de Peykent, l'ancienne capitale de la Sogdiane, ressemblent singulièrement ä ceux que l'on trouve parmi les débris du vieux Khotan å Yotkân. Du reste la Kachgarie était destinée par la nature des choses et sa situation géographique à entretenir des rapports avec la Transoxiane et la Bactriane beaucoup plus qu'avec toute autre contrée. En quinze jours on va de Kâcbgar â la capitale' du Ferghânah sans obstacle sérieux, au lieu qu'il faut un mois et demi pour se rendre au Kachniir par d'affreuses montagnes inhabitées ou peuplées de tribus barbares et que c'est à peine trop d'un trimestre pour franchir la distance qui sépare Tourfân de Si-ngan å travers un désert de sable presque dépourvu d'eau, plein de mauvais génies qui égarent le voyageur, infesté de bandes pillardes et où la route n'est marquée que par les ossements de ceux qui y ont péri. Tchang K'ien prétend qu'avant lui la contrée de l'ouest n'avait eu aucune. relation avec la Chine. Il exagère sans doute, car son propre récit nous apprend que le roi du Ferghânah possédait déjà quelques notions star l'Empire des Han'. Mais ces rapports antérieurs avaient dû être bien faibles et insignifiants, puisque l'on n'en trouve nulle part le souvenir. dans les historiens chinois et cela n'est pas fait pour surprendre celui qui se rappelle que le Kan-sou n'était pas encore colonisé à. cette époque

1. Hyacinthe Bitchourine, op. cit., III, 2.