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0074 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 74 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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G2   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE,

Toghrak, (lu Nia daria et du Kéria daria, disparition amplement corn- pensée par un meilleur aménagement des oasis subsistant. Que les rivières qui se perdent aujourd'hui dans les sables aient rejoint primitivément le Tarim et que leurs bords aient été peuplés; cela est probable, conforme å la géologie, mais cela nous reporte hors de l'histoire, aux époques légendaires d'Afraciàb et de .Tour, peut-être plus loin encore dans l'antiquité.

Les mêmes causes qui avaient fait manquer le développement social du Tourån oriental jusqu'à la première occupation chinoise devaient le faire manquer encore dans la suite. On ne salirait guère imaginer des conditions géographiques plus défavorables à l'éclosion d'une civilisation forte et brillante. Des nombreuses oasis disséminées dans le désert immense, aucune n'est assez considérable pour fournir la matière d'une société complète et capable de grands progrès, aucune ne produit assez de richesses pour subvenir au luxe nourricier des arts, aucune n'alimente assez d'hommes pour entretenir une élite intellectuelle suffisante, apte à remuer la masse inerte.. Dans un groupe aussi restreint hi vie est naturellement peu compliquée, les affaires sont (le mince importance, exigent peu d'activité, peu d'efforts et (le réflexion, d'où il résulte une grande indolence et une sorte de stagnation générale. La réunion de plusieurs oasis ensemble aurait corrigé le trop de petitesse de chacune, mais elles sont trop séparées les unes des autres. Chaque ville notable est distante de sa voisine de plusieurs journées de marche, elle est aussi isolée au milieu dti désert qu'un îlot au milieu de l'océan, elle a sa rivière qui, au lieu de la relier aux villes des environs, l'en éloigne au contraire ; exactement délimitée dans sa ceinture de sables, elle n'a rien de commun ni rien à démêler avec les autres

cités, elle possède non seulement son terrain propre, mais aussi son eaii propre qui n'appartient ů nulle autre, elle produit juste ce qui

suffit à son existence et précisément les mêmes choses que les oasis prochainés, elle n'a par conséquent rien à leur emprunter, ni à leur prêter. Si encore les divers centres d'habitation étaient dispersés en tous sens comme des arbres dans un verger, il eût été possible d'en