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0077 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 77 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TURKESTAN CHINOIS ET SES HABITANTS.   65

hommes sur pied'. Mais évidemment les vertus guerrières, le sens de la discipline, le courage faisaient déjà défaut non moins qu'au temps présent. Je ne prétends pas que cet énervement de la volonté soit dû uniquement aux invasions turques, mais elles y sont pour une bonne part.

Les résultats pernicieux de. ces invasions furent mal compensés par l'occupation chinoise qui fut peu efficace. Elle fut trop intermittente et son influence ne s'exerça que d'une manière superficielle. Les Touraniens orientaux apprirent à élever le ver à soie et à fabriquer des soieries, ils devinrent les intermédiaires pour une partie du commerce entre la Chine et l'Occident et encore ce commerce fut-il toujours assez mince; quelques-uns de leurs princes reçurent une éducation chinoise,ou épousèrent des princesses chinoises; à Íourfân, qui fut la plus chinoisée des cités de la région, les gens instruits surent parler et écrire la langue mandarine, et l'administration fut organisée sur le modèle de l'administration de l'Empire. Tout cela était fort insuffisant, la différence de race, de rrioeurs, de langue, de traditions, de religion était trop grande et la culture chinoise resta lettre morte pour le peuple soumis. Les Chinois du reste n'aidaient point à combler le fossé ; leur orgueil dédaigneux de l'étranger les en empêchait. Très casaniers par religion et par habitude, ils ne venaient guère dans le pays conquis, et l'empire du milieu y fut représenté seulement par quelques fonctionnaires, confinés dans leurs y el-men, par de rares marchands, simples commissionnaires en général et ne faisant que passer, surtout par des soldats et des déportés criminels, médiocres agents de civilisation. En outre, à côté de quelques bons effets, l'intervention de la Chine en produisit un funeste en ce sens qu'elle contribua à séparer le Touràn oriental de l'occidental, source de sa civilisation, la plus capable de. l'alimenter encore. Elle fit dévier le peuple de l'Ilexapole de sa voie

1. Cela résulte du recensement même où l'on compte en moyenne un soldat pour cinq habitants.