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0081 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 81 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TURKESTAN CHINOIS ET SES HABITANTS.   6~

gros comme des hérissons', qui rendirent de signalés services à leurs dévots. Le culte naturaliste se combinait avec celui' des ancêtres. Les rois surtout étaient honorés après leur mort ; on élevait un temple sur leur tombe dans le désert et on leur offrait des sacrifices. •De rares vestiges subsistent encore de cette religion primitive, qui se rapproche autant de celle des anciens Chinois et de ce que nous appelons impro. prement le chamanismes que des plus vieux cultes indo-européens. Nou's n'en connaissons pas assez les détails pour en démêler le .rôle social ; mais l'on peut affirmer hardiment que la majorité .du peuple lui était attachée. Les trois autres religions, le mazdéisme, si toutefois. il en subsistait quelque chose, le manichéisme et le christianisme nestorien, n'étaient pratiquées que par une assez infime minorité. Tout ce que nous en savons, c'est qu'il y eut. un évêché à Kächgar, qu'au xe siècle, selon Ibn-Khordâdbeh, les Tokouz Ogouz étaient en partie madjous (manichéens) et en plus grande partie zénc£dikeli (bouddhistes)á,

  1. Peut-être des ratons. Il y a un assez grand nombre de ratons dans les environs du Lob nor.

  2. Rémusat. Hist. de Khotan. Bitchourine, op. cií., III, 214-218-225. Le 7 du 70 mois à Karachahr, sacrifice aux ancêtres.

  3. Chaman est le nom chinois littéraire pour désigner les prêtres bouddhistes. Les Turcs païens appellent leurs prêtres kam et les Mongols ho.

  4. On traduit ordinairement madjous par mazdéens et zénádikeh par manichéens. Mais il est fort douteux qu'il y ait 'eu encore à cette époque de vrais mazdéens en Kachgarie; on n'en trouve aucune mention certaine et l'auteur musulman a trés bien pu confondre sous le même nom de madjous les mazdéens et leurs fréres les manichéens. Quant å zénâdikeh (zendîk), ce mot s'applique å tous les athées ou å tous les païens indistinctement. Si les anciens auteurs arabes l'emploient surtout pour désigner les manichéens, c'est que les païens les plus connus de ces auteurs étaient pour la plupart des manichéens; mais nous savons par lé Kâmous que cette expression avait autrefois comme aujourd'hui un sens trés général. Si l'on conserve l'ancienne traduction, il en résulterait que les bouddhistes de Kachgarie auraient été entiérement inconnus des auteurs arabes et cela est tout å fait invraisemblable vu le grand nombre des temples et des moines de cette religion qui existaient alors dans le pays. Maçoudi rapporte que . le roi des Tokouz Ogouz était zendîk, et nous savons par les écrivains chinois qu'il était