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0087 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 87 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TURKESTAN CHINOIS ET SES HABITANTS.   75

mongole de Djagatay, dont les premiers princes furent bouddhistes, l'islam ne perdit point la prépondérance, les gouverneurs de Kâchgar furent musulmans , le christianisme et le bouddhisme végétèrent jusqu'â ce que la conversion définitive des souverains mongols à l'islamisme avec Toghlouk Timour (1350) extirpât les derniers restes des religions dissidentes.

Le Ouigouristân, je veux dire le royaume fondé par la dynastie d'Arslân khân entre Koutcha et Koumoul, fut dans la même période une citadelle du bouddhisme en face de la Kachgarie musulmane. La religion s'unit ainsi å la politique pour séparer les deux moitiés du Tourân oriental, pour rattacher l'une, selon les affinités naturelles, au Tourân occidental, et l'autre à la Chine en dépit de la nature. Les deux principautés maintinrent leur indépendance l'une contre l'autre. Sub-jugées toutes deux par les Kara Kitan, elles conservèrent leur auto-. nomie intérieure; conquises par Tchingiz khân, l'une devint dépendante des Djagatayides de Khouldja, l'autre des Empereurs Yuen de Pékin. Cela fut de médiocre conséquence. La. civilisation chinoise n'exerça qu'une faible influence pour les raisons que j'ai déjâ exposées. Les relations entre l'Empire et Tourfân, faciles tant que dura le royaume également ouigour de Kan tcheou,,devinrent difficiles quand celui-ci fut ruiné en 1028 par les Tibétains Hia,, qui soumirent le commerce å des conditions draconiennes, pillant les caravanes qui prétendaient se soustraire à des droits de transit excessifs'. A la suite de l'invasion des Kara Kitari ces relations cessèrent ; rétablies par les Yuen, et resserrées par un lien de vassalité, elles ne furent pourtant pas assez intimes et ne se prolongèrent pas assez longtemps pour produire des résultats importants. A l'avènement des Ming en 1368, les Djagatayides s'emparèrent de Tourfân, puis, en 1431, de Koumoul,

1. La capitale des Hia était Ning-Hia. Les princes turcs. de Khotan, vassaux de Kâchgar, essayérent au xic siècle de rétablir la liberté du commerce ou au moins d'obtenir des conditions meilleures. En 1097, ils firent la guerre aux Hia. Nous n'en connaissons pas les résultats; en tous cas l'invasion des Kara-Kitan mit fin å ces tentatives. •