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0089 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 89 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LE, TURKESTAN CHINOIS ET SES HABITANTS.   77

le peuple laborieux en le dédaignant. I1 n'existe point de religion où chaque individu ait plus de part aux bienfaits moraux et matériels de la communauté, oii il y ait aussi peu de distance entre le clergé et la masse des fidèles, entre les riches et les indigents, où ceux-ci soient aussi considérés et trouvent aussi facilement aide et protection auprès de leurs voisins opulents. Tous les musulmans sont fréres, solidaires et égaux en principe; mais tous sont assujettis h la loi du Coran, puissant instrumentale discipline sociale. Les princes et les grands sont respectés en tant que dépositaires de l'autorité établie par Dieu pour maintenir l'ordre et la religion; et cela, nous touchons ici aux inconvénients de l'islamisme, favorise le gouvernement despotique. D'autre part les circonstances dans lesquelles Mohammed a prêché sa doctrine, les luttes qu'il eut à soutenir contre ses adversaires ont fait de son Livre un livre de polémique passionnée qui poussa ses. sectateurs ii l'intolérance et h la guerre contre les infidèles. « Ce n'est pas vous qui les tuez, c'est Dieu », dit le terrible prophète. L'islamisme, propagé surtout par la conquête et la violence s'en souvint toujours, et il en résulta des âmes belliqueuses et farouches unies ii des esprits étroits et sectaires. La confusion du droit avec la théologie, en étendant le domaine intangible de la religion, rendit le progrès social difficile, l'art fut gêné par l'interdiction de représenter des figures (l'hommes ou d'animaux, les spéculations scientifiques furent d'autant moins libres que le Coran touche à plus d'objets. Il est vrai que dans les jugements que l'on porte ordinairement sur l'islamisme on abuse grandement de cet ordre de considérations; on attribue l'infériorité présente des sociétés musulmanes au trop grand nombre de prescription de toute nature auxquelles le Coran les enchaîne, à l'impossibilité où elles sont d'accepter les progrès modernes, contraires la Loi sacrée. On oublie trop que le Coran est susceptible d'interprétations diverses, que plus d'un de ses préceptes embarrassants peut être tourné, que les commentaires classiques, qui ont souvent aggravé et multiplié les liens qui entravent le progrès, ne sont pas articles de foi, que si les peuples les ont adoptés, c'est qu'ils l'ont bien voulu, et que s'ils n'y ont rien changé, c'est qu'ils