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0137 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 137 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TUßKES'TAN CIIINOIS ET SES IIABI'I'A\"l'S.   121

une nouvelle union légitime: s'il n'avait pas sa maison, comme on dit, il passerait pour un vagabond, indigne d'inspirer confiance aux honnêtes gens. Aussi la polygamie est-elle d'un usage courant parmi les marchands, qui vont de ville en ville et qui possèdent dans chacune un pied-i -terre et une épouse. Il en est de même des caravaniers. Je sais un de ces derniers, grand dévoreur d'espace, qui avait quatre femmes légitimes réparties sur plusieurs millions de kilomètres carrés. Entraîné par nous en un lieu oit il n'avait pas pris ses précautions, il s'empressa de se chercher un beau-père. Il aurait cru compromettre sa dignité en ne le faisant pas. Cependant, pieux musulman, il voulait rester fidèle A la loi qui n'autorise pas à cumuler plus de quatre épouses. Pour satisfaire å la fois sa conscience et sa dignité, il appela un ?nirz(c (écrivain public), fit savoir par son canal h sa femme la plus ancienne, qui demeurait it (leux mois de lit, qu'elle était libre de rentrer au foyer paternel et il la remplaça incontinent par une jeune recrue. Les hommes que leur profession oblige ii courir les grands chemins recourent souvent it une forme de mariage temporaire, honorable pourtant quoique les femmes de bonne maison ne l'admettent pas; l'union, en ce cas, prend fin soit une date fixée d'avance, soit au moment du départ du mari.

Il semble qu'avec de telles facilites accordées par la loi et la coutume il n'y ait point place pour l'adultcre. Il n'en est rien. Dans les chansons populaires la maîtresse, yár, est souvent une femme mariée. Les indigenes, instruits par l'expérience, se plaisent en leurs fabliaux, non moins que nos pores, it décrire les mille et une ruses qu'emploient les personnes du sexe faible pour tromper leurs époux. On conte qu'il existe quelque part un ouvrage traitant des artifices, supercheries et fourberies (les femmes, mais qu'il est si volumineux et pesant que nul one ne l'en put rapporter. Le proverbe dit brutalement : « A cheval ni t femme ne te Cie; la femme est un tourment, le chien un stil' ami.

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