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0142 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 142 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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126   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

se remarie, qu'elle se dérobe à cette charge, qui retombe alors sur l'ancien mari, ou, si celui-ci meurt, sur ses collatéraux. Joignez que selon la loi musulmane la femme a part å la succession de son conjoint même si celui-ci laisse des enfants. Il est vrai qu'elle n'a droit qu'il la moitié de ce qui revient au mari sur l'héritage de son épouse, c'est-à-dire au quart s'il n'y a pas d'enfants, au huitième s'il y en a. C'est du reste la règle générale dans le Coran que l'héritier mâle a double part.

Malgré ces dispositions peu favorables au sexe faible, aucune expression ne convient moins en somme à son objet que celle qui est le plus employée dans le Turkestan pour désigner la femme: mazlourn

(...i1;„), l'opprimée. Son indépendance au point de vue de la per-

sonne et des biens, sa part d'initiative dans les affaires domestiques, sont à la fois et dans une certaine mesure la cause et l'effet du relâchement des moeurs et de l'instabilité de la famille. Pour qu'il en fût autrement il faudrait une haute idée de la dignité morale qui fait défaut en ce pays. La vie de famille est meilleure clans les classes élevées, où les intérêts matériels plus graves sont une digue plus forte aux caprices individuels, où l'on a plus de souci de l'apparence et de l'opinion, où, par snobisme, l'on affecte plus (l'orthodoxie. Si l'humeur querelleuse des femmes indigènes et leur goût du plaisir rendent difficiles les ménages unis et calmes, on s'accorde à leur reconnaître de précieuses qualités de ménagères; elles sont actives, économes, avisées en affaires, surtout les vieilles. Au reste elles ne sont pas surchargées de grosses et lourdes besognes comme dans les contrées barbares; elles s'occupent principalement du gouvernement intérieur (le la maison, de faire la cuisine, de nettoyer et de filer le coton, de laver le linge et de réparer les vêtements; quant aux vêtements neufs elles les achètent presque tous. Leurs travaux ne les absorbent jamais au point de les empêcher de se livrer à leur péché mignon, le bavardage. Elles ont horreur de la solitude, il est exceptionnel d'en rencontrer une qui ne soit en compagnie d'une ou de plusieurs commères. Elles ont le caractère gai, très peu sentimental, tout positif et pratique. Elles s'expriment avec aisance