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0157 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 157 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TURKESTAN CHINOIS ET SES HABITAN'T'S.   141

étre vu sur son champ de melons, le voleur s'approche en tapinois, prend un melon ; il est pincé et conduit devant le kázi, malgré ses violents efforts pour se dégager. Audience du kâzi, qui est un Bridoyson solennel et béte, quiproquos, lazzi, calembredaines, dispute et bataille finale entre juge et parties ; l'acteur unique donne assez drôlement l'illusion de cette lutte h trois. Ces farces ingénues se jouent naturellement sans décor et le plus souvent les costumes sont simplement indiqués : c'est l'enfance du theûtre.

Les réunions privées oh l'on fait de la musique ont lieu le plus souvent le soir, dans l'ayvân de l'hôte, ou quelquefois, l'été, de jour et dans le jardin. Elles ne sont pas moins en faveur dans les villages Glue dans les villes; il y vient autant de monde qu'en peut contenir la salle ou le jardin, j'ai compté un jour plus de trois cents personnes dans l'ayvAn d'un bek. On donne à ces réunions le nom de machrab, qui est, je pense, le mot arabe qui signifie buvette. En effet, on y sert du thé, du lait caillé, des fruits, des hors-d'oeuvre, et, vers la onzième heure, le souper, composé du traditionnel pilaf et de la non moins traditionnelle soupe de mouton.

Les gens du pays semblant, selon les expressions de Marco Polo, avoir été mis au monde h la seule fin de s'amuser, de chanter, de baller, de jouer des instruments et de se livrer au plaisir, ils saisissent avidement le premier prétexte venu pour organiser un machrab. Mais comme ces fétes sont coűteuses et qu'ils aiment leur argent it l'égal de la musique, ils ont imaginé de faire payer, en certaines occasions, à chaque invité son écot. Un bourgeois (le moyens bornés a-t-il reçu un fils de son épouse, il annonce ů ses voisins, amis et parents qu'il donnera tel jour un ballet suivi d'un bon dîner h quiconque apportera la somme de quarante sous. Un propriétaire d'humeur joyeuse et d'esprit pratique vient-il de réparer sa maison, il s'empresse d'inviter toute personne de bonne volonté h venir pendre la crémaillère avec lui moyennant cent sapèques, faisant ainsi payer ses réparations par ses hôtes. Il v a toujours nombreuse compagnie et les pauvres euxmémes y vont de leur écot, quitte it rentrer dans leurs frais en