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0177 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 177 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TURKESTAN CIIINOIS R'T SES IIABITA\'1'S.

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sont ceux qui s'occupent de la fabrication du feutre. Le plus important d'entre eux possède à Youroungkach une usine où travaillent réguliérement quinze ouvriers. La matière premiére lui revient ii 18 fi'. 75 par jour, la main-d'ceuvre à 3 fr. 40; il produit 10 feutres valant 28 fr. 20 et frappés d'un droit de vente de 1 fr. 50. Le bénéfice annuel peut donc étre évalué à environ 1,400 francs. Cet industriel est encore une exception; ceux qui viennent immédiatement aprés lui n'emploient pas plus de 6 ouvriers en été ni plus de 12 en hiver et ne réalisent pas un gain supérieur ů 750 francs. Un atelier de cotonnade (kham) contenant cinq métiers rapporte a son patron, si celui-ci travaille lui-méme, un revenu brut d'environ 400 à 450 francs, une fabrique d'étoffe de soie dite chahí avec trois ouvriers donne un profit de 350 a 400 francs. Dans la plupart des cas les industriels sont moins considérables et n'occupent qu'un seul ouvrier ou un apprenti. Un artisan indépendant, aidé d'un apprenti, peut gagner de 200 i( 300 francs par an ou un peu plus, selon le métier et les circonstances.

Dans la classe des petits commerçants et (les petits industriels et dans la dernière section de cette classe on peut ranger les musiciens qui, comme nous l'avons déja dit, forment (les troupes de trois ou quatre individus et amusent leurs semblables pour des prix très modiques et d'ailleurs variables selon la générosité des clients, les petits mollahs qui n'ont aucune part aux biens de l'église, qui s'enorgueillissent (l'un turban crasseux et trop mince de moitié, qui pour quelques sapéques soignent les malades, lisent et écrivent les lettres d'autrui, font des lectures publiques dans la rue du bazar, exorcisent les mauvais esprits, jettent des sorts et devinent l'avenir. Les professions libérales sont ainsi h l'état tout a fait embryonnaire et les employés de l'état sont ou bien (les domestiques ou bien des propriétaires qui servent l'autorité pour l'honneur et les tours de bidon. Des musiciens le public estime l'art, il n'estime pas leur métier, ni leur personne ; ils ont trop l'air d'aventuriers et de mendiants ; de môme, si les écrivains et les médecins obtiennent quelque respect par leur savoir, l'instabilité de leur profession, l'irrégularité de leurs gains leur font du tort dans l'opinion, qui

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