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0184 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 184 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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168   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

qu'un enfant. Un garçon de vingt .ans se vend deux cents francs, un de douze ans de 75 å 100 francs, une fille nubile de 50 å 70. Les Chinois payent un peu plus cher que les musulmans, et c'est la moindre des choses, car vendre un fidèle à un mécréant est un véritable acte de renégat. Les Chinois achètent assez souvent des enfants musulmans pour les adopter, ce que les Turcs ne font qu'exceptionnellement. Il existe une autre source de l'esclavage que la vente. Il n'est pas rare que les parents, qui ne peuvent ou ne veulent pas élever un nouveau-né, le portent la nuit å la porte d'une mosquée. Ceux qui viennent h la prière du matin le recueillent et celui d'entre eux qui veut s'en charger l'emporté et en fait son esclave. Cette coutume a pour conséquence la suppression de l'infanticide. Les esclaves n'ont aucun pécule, tout ce qu'ils gagnent appartient à leur maître, qui ne leur doit que le vivre et le couvert. Ils sont en général traités avec douceur, mais ils n'ont.aucun recours en justice contre leurs maîtres. Il y en a présentement un assez grand nombre à Khotan, et le chef du clergé en possède lui-même une quinzaine. On prétend que l'affranchissement n'est point en usagé, et• cela s'explique par le caractère limité de l'esclavage qui ne se transmet pas aux enfants.

Quoique les conditions sociales, que nous venons de passer en revue, ne soient fixées ni; par la loi ni parles préjugés, elles présentent cependant une stabilité remarquable. En fait elles sont à peu près héréditaires, le fils suit la carrière de son père. Cela est plus commode pour l'un, qui n'a pas A se tourmenter pour l'éducation de sa progéniture, et pour l'autre qui s'établit plus vite et plus facilement. L'organisation sociale n'offre d'ailleurs ni beaucoup de moyens de s'élever, ni beaucoup d'occasions de descendre. Les affaires sont languissantes et la concurrence faible, car les marchands préfèrent les gros bénéfices, qui sont de tout repos, aux grosses affaires inquiétantes et dangereuses. Les mines d'or dé l'Altyn tàgh ont excité l'ambition des petites gens; les uns s'y sont ruinés, les autres y ont amélioré leur condition, mais je n'en connais aucun qui s'y soit enrichi. Le commerce présente des chances de gaine à peu près sûres, mais il exige une certaine mise de