National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0239 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 239 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000197
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

LE TURKESTAN CHINOIS ET SES HABITANTS.   213

585 tengas, le profit net est donc de 132 tengas, soit un tiers du prix d'achat. Au reste, l'argent n'étant nulle part en très grande abondance, le trafic se fait le plus souvent par voie d'échanges. La vente au comptant est rare, la clientèle s'acquitte h raison de dix tengas par semaine et le marchand ne les touche pas toujours régulièrement ; de plus les marchandises s'écoulent lentement, il faut souvent quatre ou cinq ans h un négociant pour épuiser son stock. Le système des échanges est le meilleur remède à un tel état de choses, mais il est plus à la portée des grands marchands que des petits, et du commerce extérieur que de l'intérieur.

Le commerce extérieur est surtout entre les mains d'étrangers qui viennent eux-mêmes apporter des marchandises de leur pays et remportent des produits indigènes, Ils sont rarement chefs de maison, presque toujours ils sont simples représentants ou associés de négociants domiciliés en Chine, en Kachmir, en Inde, en Transoxiane. Les trafiquants chinois se distinguent des autres en ce qu'au lieu d'être réunis en des sérails, ils ont chacun leur installation à part, leur magasin semblable à ceux que l'on voit dans les villes de la Chine proprement dite, avec la même devanture de bois, les mêmes enseignes verticales, la même propreté, le mémo air de soin méticuleux, la même ordonnance méthodique des paquets, des rouleaux, des bocaux, des étiquettes. Ils triomphent dans la pharmacie, et tous les Chinois semblent véritablement nés pour être apothicaires. Ils ne sont nombreux que dans les villes où il y a pour le moins un tao-t'ai, à Ouroumtchi, à Aksou, à K Ichgar, parce qu'alors ils trouvent une assez grande quantité de compatriotes, partant de clients, fonctionnaires, lettrés, domestiques, soldats, aventuriers. Ils vendent toutes les denrées et les objets auxquels les Chinois sont habitués, dont ils ne sauraient se passer, entichés qu'ils sont de la supériorité de leur civilisation et peu capables de s'accommoder des us et coutumes d'autrui : des conserves alimentaires de toute nature, des nids d'hirondelles, des ailerons de requin, des vers de mer, des poissons séchés durs comme de la corne, du macaroni, des pousses de bambou, des