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0242 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 242 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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11,

216   MISSION *SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

commissionnaires, qui vendent les produits russes pour le compte des grands marchands de Transoxiane aux conditions que j'ai indiquées dans un-chapitre antérieur, prennent les marchandises à crédit pour un terme fixe ; s'ils payent au propriétaire ce qui lai revient avant la date convenue, ils ont un boni de 1/2 pour 100 par mois (l'avance. Le grand commerce ů la mode européenne a peu de chance de succès; deux Tartares l'ont essayé il y a quelques années ; ils durent se retirer après quelque temps d'expérience infructueuse. Il est d'usage que tous les marchands sujets russes vendent leurs marchandises au même prix sans se faire concurrence ; il y a d'ailleurs une convention tacite du môme genre entre les trafiquants sujets britanniques et afghans. Comme il est devenu difficile de se défaire avantageusement â prix d'argent des articles qui ne sont pas particulièrement recherchés comme les cotonnades à dessins nouveaux et qui plaisent, le système des échanges s'est généralisé. De Marghéliin et de Viernyi on apporte

Kâchgar du calicot russe (tchit) qui vaut au point de départ (lix kopeks (19 sapéques) la pièce et se vend 24 en argent comptant au point

d'arrivée, où on le troque moyennant 26 contre du khâm de Khotan, qui se paye 75 sapéques argent comptant, mais ne se cède pas it

moins de 87 1/2 å l'échange. Ce khâm revient ainsi â 60 1/2 sapéques au marchand russe qui le revend 50 kopeks (94 1/2 sapéques) Viernyi. En défalquant les frais de transport et autres, le bénéfice net est de 12 1/2 pour 100.

Les calicots et cotonnades diverses, blanches, å rayures, à fleurs ou à pois constituent le principal article de l'importation russe. Ces

étoffes sont pour la plupart très mauvaises, raides comme du papier,

revétues d'un brillant factice, se coupant et se déchirant facilement malgré une fallacieuse apparence de résistance, ornées de couleurs

criardes et de dessins d'un goűt détestable. On a rarement poussé aussi loin la recherche du trompe-l'eeil. Les indigènes, beaucoup moins

barbares que les industriels de Moscou ne le supposent, sont les pre-

.

miers it se moquer de la grossièreté naïve de ces étoffes, si inférieures

à leur khâm national, un peu gros, mais si honnête, loyal et robuste.