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0263 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 263 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TURKESTAN CHINOIS ET SES HABITANTS.   237

ment les mendiants tibétains se couvrent la figure d'un masque et s'accompagnent de tambourins. La ressemblance est telle qu'elle frappa nos domestiques musu1nians non moins que nous et qu'ils se mirent it battre la mesure en criant : Ya Allah ! inchâh Allah ! Il n'est pas probable que. cette ressemblance soit fortuite.

Le clergé (lu Turkestan chinois, quoique déchu de son ancienne omnipotence, a conservé One grande influence sociale qui reste la pierre d'achoppement à l'établissement définitif de la domination chinoise. Le molla a`lanz de chaque localité partage la prééminence avec le bek et il est difficile de dire laquelle est la plus forte-de l'influence laïque ou de l'influence cléricale ; elle se pénètrent l'une l'autre å un point dont nous nous faisons difficilement une idée en Europe oit l'élément religieux et le laïque, beaucoup plus clairement séparés, ont toujours une tendance à s'opprimer l'un l'autre. Chez les musulmans la confusion du spirituel et du temporel n'améne aucunement l'annihilation de celui-ci ainsi qu'au Tibet par exemple. Les deux éléments sont trop intimement liés pour se faire tort l'un à l'autre ; ils ne sont en_ somme que les deux faces d'une môme chose. Les mollas ne sont point. populaires. On leur reproche leur avarice; leur âpreté å tirer profit de la religion, leur zèle hypocrite, leur étroitesse d'esprit, la dureté avec laquelle, dès qu'ils sont les maîtres, ils forcent le pauvre monde ů faire ses dévotions et à suivre à la rigueur une foule de prescriptions ennuyeuses. On se souvientque sousYakoubBek ils menaient les fidèles ů la mosquée à coups de bâton, châtiaient les femmes non voilées et les hommes sans turban, coupaient le nez des fumeurs, égorgeaient les femmes de moeurs légères. Un jour, le gouvernement de Habîloullah Hâdji venait ů peine d'être installé ů Khotan, des ivrognes furent surpris ; séance tenante, ils furent condamnés avec celui qui leur avait vendu de l'eau-de-vie å avoir la tête tranchée. Aussi le vulgaire dépense-t-il volontiers sa . verve satirique 5 blasonner les membres du clergé. « Deux mollas, dit le proverbe, font un homme, un tnolla fait une femme.

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