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0271 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 271 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TURKESTAN CIIINOIS ET SES HABITANTS.   245

le garde à la maison le temps nécessaire pour permettre aux parents éloignés de venir et de faire les préparatifs de la cérémonie, soit de un ů trois jours. Les parents mâles l'accompagnent au cimetière, un bâton

la main, • une ceinture blanche autour de, la taille et un bonnet blanc sur la tête. Le blanc est la couleur du deuil, comme en Chine, au lieu que dans le Turkestan ,occidental, c'est le bleu foncé. Au cimetière, on. abandonne le bâton et l'on conserve la ceinture et le bonnet. Les femmes, vêtues d'un surplis blanc (kafan), vont seulement jusqu'A la mosquée voisine, et, quelquefois assistées de pleureuses h gages, chantent une mélopée plaintive, avec des accents de douleur profonde :

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O mon père ! mon vaillant hère ! mon bon hère ! •— O ma mère! ma mère, belle aux sourcils noirs! tu nous as abandonnés et nous sommes

restés seuls !    cc19, ô ma fleur ! mon fils !   „ç , û mon amour!

mon mari ! Elles se livrent aux mêmes lamentations dans la maison en se tirant les cheveux, se frappant la poitrine et s'égratignant le visage. Les orthodoxes sévères blâment ces pratiques, qui sont en effet condamnées par la religion musulmane. La sépultureest creusée conformément å la tradition islamique ; le mort y est couché, la tête au nord et non pas à l'ouest comme chez les Turcs et les Mongols païens par adoration du soleil levant. Mais on enfonce un bâton dans le tertre funéraire, du côté du chef, afin, disent les mollas rigoristes, que le sable n'efface pas toute trace de la tombe. Cette explication rationaliste n'a aucune valeur; le bâton disparaît le plus souvent bien avant le tertre lui-même, et les trous subsistent. Le peuple, moins soucieux d'orthodoxie, prétend que ces trous servent å donner de l'air au mort, qui, par conséquent, est considéré comme vivant dans son tombeau. En réalité ces trous avaient primitivement pour but de faire parvenir les aliments à la bouche du mort.; c'est ce que démontrent les usages