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0279 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 279 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TURKESTAN CHINOIS ET SES HABITANTS.   253

mots qu'elle n'avait plus d'autres ancêtres que ceux de son mari, dont les âmes semblaient briller et se réjouir dans la flamme soudain ranimée par l'offrande. Puis elle faisait fondre un peu de graisse au feu sacré et s'en couvrait le visage pour s'imprégner matériellement de l'essence de ses nouveaux ancêtres. Telle est la pratique usitée parmi les Kyrghyz modernes. C'est alors seulement que le but de la cérémonie nuptiale est atteint: la femme, détachée d'une famille-et d'un culte, a été rattachée ů un autre culte et à une autre famille. Cet achèvement du rite est célébré par un festin où prennent part les membres des deux familles, et qui marque l'union définitive de la femme avec son mari et avec les dieux de celui-ci. Une preuve péremptoire que tel est bien le sens de l'interdiction temporaire des rapports entre le gendre et ses beaux-parents, c'est que chez les Kyrghyz, où elle existe, elle prend fin dès que la jeune femme est admise à sacrifier au foyer et que le mariage est accompli, tandis que chez les Turcs de l'Altay, où l'épouse offre immédiatement le sacrifice á son entrée dans la tente de l'époux, l'interdiction en question n'existe pas, et le repas commun a lieu le jour même.

On voit quelle était h l'origine la signification et l'importance de ces cérémonies que les modernes ne comprennent plus, formes vides, d'où s'exhale å peine encore un léger parfum des croyances passées. On retrouve ailleurs, épars çå et lå, quelques autres indices de la religion antique. Le peuple célèbre toujours, comme au vue siècle', la fête du printemps aux environs du premier février, h la veille des semailles et du labourage. C'est le jour nouveau, le izaou rouz ; les femmes ornent leur coiffure de fleurs de papier, symbole de la vie qui renaît dans la nature. Cette fête est indépendante de celle que célèbrent les autorités chinoises à'la même date et que l'on appelle tchaeluin, mot mongol qui veut dire blanc, de bon augure. Il est des animaux qui sont tenus pour

1. H. Bitchourine, III, 218. A Koutcha au premier jour de l'an on organisait des luttes de moutons, de chevaux et de chameaux, d'aprés le résultat desquelles on augurait si l'année serait féconde ou stérile.