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0307 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 307 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TURKESTAN CHINOIS ET SES HABITANTS.   281

descendants des anciens chefs religieux du pays, de Hazret Apak et de Makhdoum Khodja, sur la tête desquels une tradition déjh lointaine a mis une auréole de respect superstitieux. Leur nom serait sans doute capable d'entraîner le peuple; mais l'un d'eux, celui de la branche aînée et le plus vénéré (le Tourí'ân à Khotan, est entre les mains du gouvernement chinois, partant inoffensif, l'autre, qui recrute ses partisans principalement â Kâchgar autour du consul de Russie, est entre les mains du gouvernement russe, partant suspect. Le Livre saint seul et les objurgations de ses interprétes ne suffisent point à soulever les âmes tièdes et molles de ces Musulmans, qui se contentent d'une vertu oisive. Certes ils méprisent les Chinois, mécréants â qui Dieu n'a pas daigné se révéler ; ils ne demanderaient pas mieux que d'en être débarrassés, mais pour cela, il faudrait faire de sérieux efforts, combattre longuement et rudement, risquer sa fortune et sa. vie; or ces bons Turcs craignent naturellement les coups, ne prisent rien tant que leurs aises 'et leur tranquillité, recherchent avant tout l'intérêt présent et le divertissement du moment, et tous leurs mécontentements, toutes leurs velléités se perdent en vains discours sur la place du marché. Tels sont les motifs pour lesquels le Turkestan, malgré son immensité, malgré une homogénéité extraordinaire de race, de langue, de moeurs, malgré le levain de révolte et d'intolérance que l'Islam y a déposé, est un pays facile â tenir et, à cet égard, absolument différent de notre Algérie voilà pourquoi les Chinois, avec leur organisation médiocre et les moyens assez faibles dont ils disposent, seraient sûrs d'y vivre paisiblement s'ils n'avaient à craindre des excitations et des complications du dehors.

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