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0311 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 311 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TURKESTAN CEIINOIS ET SES HABITANTS.   285

pays non proprement chinois de l'Empire actuel, elle dominait déjâ la Mongolie occidentale et le Turkestan, menaçait la Mongolie .orientale et le Tibet. Il était d'une prudence élémentaire d'arrêter ses progrès, d'empêcher la constitution d'un vaste camp retranché sur le flanc de cette ville ouverte qu'était la Chine. Le gouvernement se mit å 1'eeuvre avec une énergie et une habileté qui font grand honneur å ceux qui le dirigeaient alors, et å la fin du xvme siècle la domination chinoise s'étendait sur tous les. pays qui forment l'Empire actuel; en outre le patronage de l'empereur était reconnu par l'Annam, le Siam, la Barmanie et l'Assam, le Bhoutan, le Sikkim, le Népâl, le La-dag ou Tibet anglais, le Badakhchân, les Kyrghyz et les Kazak, le Khokand et, dans le nord, ce qui est aujourd'hui la province maritime de la Sibérie, de Nikolaievsk â Vladivostok même l'émir afghan et celui de Boukhâra rendirent hommage â l'empereur sans qu'au demeurant cela tirât â conséquence. Il est â remarquer que du côté occidental qui doit nous occuper spécialement ici — côté d'oú le gouvernement chinois croyait avoir le plus de dangers â redouter — il avait disposé pour ainsi dire trois coussins successifs pour amortir les chocs extérieurs : en première ligne les pays aujourd'hui. perdus : Bhoutan, Sikkim, Népâl, La-dag, Pamir et Khokand, - en deuxième ligne le Turkestan et le Tibet, — en troisième ligne la partie du Tibet démembré rattachée directement aux provinces de Seu-tchouen et de Kan-sou, et le morceau de Mongolie incorporé au Kan-sou. En vérité c'était de l'ouvrage. très bien fait et la tortue chinoise pouvait espérer n'avoir plus qu'A s'engraisser paisiblement sous.la carapace épaisse dont elle s'était enveloppée. Mais il fallut bientôt déchanter et notre siècle fut pour la Chine un des plus mauvais de son histoire. Elle perdit la prééminence sur l'Indo-Chine, sur les petits États qui s'étendent au sud de l'Himalaya et (lu Karakoram, sur le Pamir et le Khokand, sur la province maritime de Sibérie; elle fut dépossédée de Hong-kong et de Formose elle eut â soutenir une série de guerres étrangères qui furent toutes malheureuses, å réprimer de nombreuses révoltes dont quelques-unes furent terribles, dévastèrent et dépeuplèrent plusieurs provinces, en sorte .que la population de l'Em-