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0314 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 314 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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288   MISSION SCIENT'IFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

la Chine en 1880 que moyennant un bon traité lui permettant d'entretenir des consuls à Khouldja et à Kâchgar, des agents commerciaux dans toutes les villes et supprimant tous droits de douane ou de vente sur les marchandises russes. Les Russes ont aujourd'hui un nombre considérable de leurs sujets, marchands ou autres, établis dans le Turkestan. Ce sont presque tous des Sartes du Ferghânah et on les appelle Andidjanlyl«lu nom de la ville qui est le premier entreprît important de l'autre côté des montagnes. Les marchands, établis en vertu d'un billet délivré par le consul moyennant 9 tengas, sont au nombre de 200 a Kâchgar, 100 à Aksou, 15 ii Yangi Hiçâr, 30 ů Maralbâchi, 60 å Yârkend, 70 à Khotan, 40 à Kéria. Ils sont soumis à la juridiction du consul de Kâchgar, qui s'étend, le cas échéant, jusqu'à Boukalyk. Seul il a droit d'employer contre eux des moyens coercitifs. Dans chaque ville ils ont un syndic, aksakâl, qui sert d'arbitre en cas de contestation ou de fraude en matière commerciale; s'il échoue dans sa tentative d'accommoder les parties, si sa décision n'est pas acceptée par le coupable, il provoque l'intervention amiable de l'autorité chinoise et c'est seulement après avoir épuisé ces moyens que l'on s'adresse au consul, qui juge en dernier ressort. En dehors de ces marchands il y a beaucoup de sujets russes installés à demeure un peu partout, mariés avec des femmes du pays malgré la loi chinoise, impossible à faire respecter parce qu'elle est contraire à la loi civile musulmane, possédant des propriétés au nom de leurs femmes et de leurs enfants, tournant ainsi la loi qui interdit aux étrangers de posséder des immeubles en leur nom propre: Enfin au temps de Yakoub Bek une foule de gens originaires du Khokand ou de la Boukharie étaient venus chercher fortune dans les états de leur compatriote, et depuis y sont restés, riches ou pauvres. Une part notable de la propriété foncière est entre leurs mains et s'ils sont devenus légalement sujets chinois, ils n'ont point oublié leur origine et ils font corps avec les sujets russes. Tous ces Andidjanais étant de même race, de même religion et de même langue que les autres habitants, ils sont particulièrement aptes à répandre l'influence russe dans la contrée. Ils forment un parti considérable, chaque jour grandissant, dangereux