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0319 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 319 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TURKESTAN CHINOIS ET SES HABITANTS.   293

ennuyeuses, vexatoires, contraires aux moeurs locales, que, malgré l'in différence réelle qu'ils ont pour le bien des races sujettes, ils leur imposent cependant par respect de l'opinion métropolitaine, par préjugé hygiénique ou humanitaire, par nécessité de police, par manie de l'ordre exact et immuable. Quant å l'administration russe, en dépit des efforts sincères,

constants, énergiques du gouvernement de Pétersbourg, elle n'est pas A l'abri du reproche. On en sait assez A cet égard pour qu'il me soit

inutile d'insister. Les Russes ont puisé à l'école de la Prusse un souci de la réglementation minutieuse auquel les Anglais n'ont jamais atteint et la comparaison leur ferait tort dans l'esprit des indigènes sans la négligence, felix culpa ! avec laquelle ils traitent toutes les affaires ! J'ai noté ailleurs l'opinion que les Kyrghyz ont de l'administration russe' . Ils pensent que le bien-être diminue en proportion que l'ordre augmente et les Kvrghyz chinois se trouvent mieux partagés que leurs - frères de Russie. De même les Mongols de Chine sont dans une condi-

tion meilleure que les Kazak sujets du tsar, et cela provient uniquemen t du désir honorable que les Russes éprouvent d'améliorer le sort de

leurs sujets nomades. Ils ont réformé l'impőt, ils ont introduit une justice.

plus impartiale, une grande sécurité pour les personnes et les biens, ils ont supprimé les prestations; ils dépensent de l'argent pour les Kazak

et les Kazak sont mécontents. La Chine ne se soucie en rien du bien des

Mongols, elle conserve précieusement tous les vieux abus, elle maintient ses sujets autant qu'elle peut dans la vie nomade au lieu de les

encourager à en sortir, ne dépense pas une obole pour eux, en 'tire au contraire un bon revenu annuel et les Mongols sont contents parce qu'ils sont plus libres, ce qui a toujours été et sera vraisemblablement toujours la plus grande joie de l'homme.

De tout cela il. faut conclure que les Russes ont tort de prétendre que le Turkestan est prêt á se jeter dans leurs bras avec enthousiasme A la première occasion. Le parti proprement russe est médiocre en

somme seulement le voisinage des Européens a ouvert les yeux des

1. Tome I, pp. 29-31.

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