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0321 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 321 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TURKESTAN CHINOIS ET SES HABITANTS.   295

fort défectueux pour ne pas dire ridicule, composé surtout dé fusils å piston ; j'ai vu cependant • quelques• nouveaux canons de montagne allemands, mais ils sont mal servis. Les soldats sont insuffisamment exercés, mal disciplinés, et ne sont que trop souvent recrutés parmi les condamnés de droit commun. Joignez que cette faiblesse de l'armée d'occupation n'est pas corrigée, nous l'avons vu, par la facilité et la multiplicité des voies de communication entre la province frontière et la Chine centrale.

Dans ces conditions, la partie est évidemment belle pour la Russie et l'Angleterre, et la Chine n'a de sécurité que dans la rivalité de ses deux voisins. Entre ces deux voisins l'avantage est incontestablement du côté des Russes, qui sont plus proches, possèdent des voies de communication plus nombreuses et plus faciles, ont une' clientèle plus considérable dans le pays. 'Ils voient dans le Turkestan chinois un complément ethnographique et économique de leurs possessions de l'Asie centrale, un poste excellent tant au point de vue militaire qu'au point de vue commercial à la porte de la Chine propre et ils n'attendent que le moment favorable pour s'y établir. Cependant ils ne négligent rien pour étendre leur influence et transformer peu à peu leur situation

  • déjå importante en un véritable protectorat. Les Anglais, au contraire, ne peuvent occuper en Kachgarie qu'une position défensive. •Leur bût avait été • autrefois de faire • de la Kachgarie une sorte d'état-tampon comme l'Afghanistan et c'est pour cela qu'ils avaient soutenu le gouvernement de Yakoub Bek, tandis que les Russes réduisaient au minimum leurs relations même commerciales avec les insurgés musulmans et fournissaient des. munitions et des provisions aux armées chinoises. Les Anglais se rendirent compte de l'impossibilité d'un pareil état, la Chine étant toujours assez forte pour empêcher qu'il se constitue ou qu'il dure. Ils ne pourraient le maintenir qu'en faisant la guerre à la Chine et alors autant vaudrait occuper directementKiichgar: chose absurde que d'aller s'installer si loin • de sa base d'opération en face d'une puissance comme la Russie, très décidée à ne point laisser å d'autres cette partie de l'Asie. Ce serait pour l'Angleterre se mettre de