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0323 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 323 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TURKESTAN CHINOIS ET SES HABITANTS.   297

Les derniers événements qui se sont passés sur le Pamir et sur la frontière du Turkestan chinois et qui ont abouti ů deux traités l'un avec la Chine en 1892, l'autre avec la Russie en 1895, ont été un gros succès pour l'Angleterre. Ellea atteint le triple objectif qu'elle se proposait, à savoir : 1° posséder les abords septentrionaux de la passe de Baroghil, porte de la route qui mène par le Pamir du Turkestan russe ů l'Inde, de même qu'elle possédait déjà par l'intermédiaire de l'émir de Kaboul les abords septentrionaux des trois autres portes (le l'Inde: celle de Kayak, celle de Bamiân, celle de Hérat 2° empêcher la Russie de tourner le Badakch< n et la Bactriane en tenant le défilé du Ouakhân 3° se procurer une nouvelle route de l'Inde à Kâchgar. La tâche à accomplir était considérable. Il fallait occuper au nord de Pechaour plus de cent lieues d'un pays hérissé d'âpres et hautes montagnes, infesté de brigands, d'abord les vallées du Souat et de l'Indus, oit vivent en des gorges peu accessibles des tribus de musulmans sunnites, n'ayant d'autres chefs que leurs mottais et leurs kâzis, bandits, meurtriers et voleurs intraitables, puis le Tchatral, le Ouakhàn et enfin le Kandjout, dont les princes, brigands et marchands d'esclaves, rendaient le passage impossible. Cette dernière affaire était la plus délicate parce que les deux petites principautés du Kandjout, Nagar et Hounza, étaient vassales (le la Chine. Voulant faire les choses régulièment, les Anglais s'adressèrent â la puissance suzeraine, qui recommanda à ses agents de faire cesser les déprédations des Kandjouti. Mais tout se borna à des paroles et les Kandjouti continuèrent leurs déprédations. Un marchand hindou, s'étant avisé de traverser leur territoire avec une caravane, fut dépouillé de toutes ses marchandises. Il porta plainte aux autorités chinoises, lesquelles déclarèrent hautement que les méfaits de ces brigands ne les regardaient pas. Les Anglais prirent acte de la réponse et se décidèrent à faire justice eux-mêmes. Or, le prince de Nagar, Ouzour Khân, avait deux frères plus jeunes et d'une autre mère, l'un Sikander qui résidait à Tchaltar, petite principauté dont il était l'héritier et qui avait passé aux mains du maharadjah de Kachmir, l'autre Chir Ghazab, radjah d'Açora, soumis au protectorat des

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