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0359 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 359 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TIBET ET SES HABITANTS.   333

cette religion a subsisté å peu près entiére chez le peuple. Les prêtres-sorciers, semblables aux lam turcs, avaient beaucoup d'influence sur les esprits superstitieux des anciens Tibétains ; ils donnaient par des sacrifices et des prières une sanction religieuse au serment de fidélité politique, que les chefs prêtaient au prince chaque année et avec une plus grande solennité tous les trois ans ; et l'on rapporte que dans cette grande cérémonie triennale on sacrifiait des créatures humaines. Au reste, la civilisation de ces Tibétains était très rudimentaire; ils ignoraient l'écriture et se servaient, pour transmettre les ordres ou constater les contrats, de fiches de bois entaillées, de même que les vieux Turcs et que les peuplades tibétaines ou autres qui vivent encore aujourd'hui dans le coin sud-oriental du Tibet.

Vers 630 de notre ère, le prince tibétain Srong-tsan-gam-po (Srongbtsan-sgam-po, le très puissant et le très sage ? Srong) réunit en confédération un grand nombre de tribus tibétaines et. fonda un grand état avec Lha-sa pour capitale. Ce nouveau royaume prit le nom qu'il a gardé depuis, T'ou fa en chinois, ou plutôt, selon l'ancienne prononciation, Fou pat. Pat est la transcription du mot Bod 2, que les Tibétains emploient pour désigner leur pays et leur race ; T'ou représente. le

tibétain mt'o (pron. t'o) = élevé. Les Arabes en ont fait   qui

se prononce å très peu de chose près comme les deux mots anglais tub, but, et Marco Polo en a tiré Tebet qui est devenu plus tard Tibet ou Thibet `. Quelques rayons de civilisation commencèrent à éclairer

  1. Srong se prononce souvent Bong, aussi les écrivains chinois ont-ils transcrit ce nom par Loung. Le sens de Sgam-po est très douteux. V. dict. de Jzeschke, p. 114. Plus brièvement on appelle ce souverain Srong-tsan-po.

  2. Qui se prononce le plus ordinairement Bod comme il s'écrit.

  3. Ils auraient dû transcrire par un je, et non par un ű ; mais on sait qu'ils

avaient l'habitude pour arabiser les mots étrangers de substituer le simple au t' aspiré. Quant au redoublement du b, c'est une corruption introduite après coup, et qui doit probablement son origine .å l'effort que l'on faisait pour prononcer le son particulier de la voyelle eű.

  1. Voir la brochure de M. L. Feer : Étymologie du mol Tibet. Je crois devoir