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0370 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 370 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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344   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

été. Le dégel offre aussi quelques inconvénients par l'humidité qu'il engendre; mais en somme la nature du pays n'est point favorable ů la maladie. On n'en peut dire autant des habitudes des indigènes. Ils ont, il est vrai, l'avantage de vivre beaucoup dehors, mais aussi leurs maisons sont malpropres, comme elles l'étaient il y a treize siècles, et pleines de courants d'air ; ils couchent directement au-dessus des étables; les cours sont infectées de détritus de toute sorte et de fumier. Chez les nomades, des familles entières sont empilées pêle-mêle dans des tentes toujours trop étroites, dormant dans des lits graisseux dévorés de vermine, dans une atmosphère empestée par la fumée et par les émanations (les troupeaux assemblés alentour. Ni les hommes ni les femmes ne prennent soin de leur personne. Ils conservent fort longtemps leurs vêtements sans les changer, les brosser, ni les secouer, les gardant même la nuit, s'en servant comme de torchons et d'essuie-mains, ne les quittant que lorsqu'ils s'en vont d'eux-mêmes. Ils ne se lavent jamais le corps, et ce n'est que dans les circonstances tout à fait exceptionnelles qu'ils se lavent le visage et les mains. Toutefois, pour . se préserver des morsures du vent ils s'enduisent tout le corps de beurre, rance autant que possible, préférant manger l'autre ; et c'est très efficace, car sur cette couche grasse la poussière, la suie, les parcelles de bouse et de crottin viennent se fixer et forment • un tégument, qui double ou triple ,heureusement la peau déjå épaisse octroyée par la nature aux Tibétains. Grâce it ce procédé les gens du pays exhalent une odeur caractéristique, moins agréable que pénétrante et persistante et dont les plus grands personnages ne sont pas exempts. Ils négligent leur chevelure autant que le reste de leur corps et ne se peignent pas plus aujourd'hui qu'ils ne se peignaient il y a treize cents ans. Ils se contentent de beurrer de temps ů autre leurs cheveux afin d'en chasser les pous. On se demande ce que ce serait s'ils ne prenaient cette précaution. Dans ces conditions il n'y a pas lieu de s'étonner que les maladies de peau soient extrêmement fréquentes .ainsi que les maladies infectieuses et contagieuses de tout genre, telles que les ulcères cancéreux (lhog-pa), la lèpre (mdzé), la peste (nyan), la