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0397 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 397 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TIBET ET SES HABITANTS.   371

sont d'une ignorance et d'une gaucherie peu communes. Les forgerons, dont tout l'outillage se réduit souvent à une petite enclume, à un mauvais marteau de provenance chinoise et à un soufflet semblable à ceux des Soudanais, font avec la plus grande grossièreté le peti, de choses qu'ils savent faire. Nous n'avóns.jamais pu nous servir d'une hache de fer, fabriquée h Lha-sa ; un silex préhistorique "eût été préférable et cependant c'était le chef-d'oeuvre du meilleur ouvrier de la capitale. En fait d'ouvrages en bois les Tibétains, qui n'ont, dans les parties que nous avons visitées, d'autres instruments que la hache et la doloire, ne fabriquent guère eux-mêmes que des barattes å beurre, des seaux h eau et, dans le Dé-rgyé et à Lha-sa, des selles et des écuelles de bois, pièce principale et la seule indispensable de la vaisselle indigène. Dans l'est, la charpente des maisons est presque toujours l'oeuvre de charpentiers du Seu-tchouen. Les grains de chapelets, les passoires à thé en bambou, beaucoup d'écuelles de bois sont d'origine chinoise ou hindoue. Les poteries sont de fabrication indigène, mais on se sert du tour chinois. On ne sait pas tailler ni monter les pierres précieuses. L'art de l'armurier et celui de la cuivrerie, qui ont toujours été en faveur partout en Asie, sont moins négligés que les •précédents. Lha-sa et le Dé-rgyé sont les deux centres les plus importants que je connaisse de ces deux industries, dont quelques produits ne sont point méprisables tant pour leur solidité et leur bonne adaptation .h leur usage que pour leur ornementation ; mais les poignards, sabres, canons de fusil, briquets, théières de cuivre, qui sortent des petits ateliers tibétains, sont loin de suffire à la consommation locale. Accordons aussi une mention particulière aux orfèvres qui façonnent des bijoux, la plupart (l'argent massif et un peu grossiers, mais non dépourvus de cachet artistique, encore doit-on noter que les plus habiles des orfèvres de Lha-sa sont originaires du Népâl. A part et au-dessus de toutes les autres industries, il faut ranger le tissage de la laine et les arts nécessaires au culte religieux, relativement florissants à cause des encouragements spéciaux qu'ils reçoivent. Les arts religieux sont généralement exercés par les lamas, qui impriment des livres, peignent (les