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0409 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 409 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TIBET ET SES HABITANTS.   383

grossière et transparente que les Tibétains offrent aux personnes qu'ils veulent honorer et qui font l'office de nos cartes de visite, des fourrures de luxe, du cuir, des selles, de la porcelaine, des turquoises plus fines que celles du Tibet, des fusils, de la quincaillerie, des drogues, du tabac, des allumettes japonaises partout usitées dans le Tibet, de la farine de blé, du riz, du sucre noir, du vinaigre et des conserves alimentaires pour les fonctionnaires et les officiers chinois. Les Tibétains donnent en échange des étoffes et des couvertures de laine, des peaux et fourrures, du musc, des bâtons odorants, de la poudre d'or, des cornes d'antilope, de la rhubarbe, du borax et des marchandises de l'Inde. Ils achètent beaucoup plus qu'ils ne vendent et ils paient la différence en roupies, qu'ils se procurent clans leur commerce avec l'Inde, où ils vendent plus qu'ils n'achètent.

Le marché de Li-kiang fou semble avoir été important avant la révolte des musulmans du Yun-nan. Mais, à la suite de la guerre qui bouleversa ce pays entre 1855 et 1873, Li-kiang fut ruiné et depuis ne s'est relevé qu'imparfaitement. Cette ville est le centre du commerce assez mince due le Tibet entretient avec le Yunnan et c'est par là que le musc passe pour aller au Tonkin. Elle est le débouché naturel des produits du Tibet sud-oriental et de la vallée relativement riche et. populeuse du Mékong au sud de Yer-ka-lo. Sans cloute, privé qu'il est du commerce du thé, ce marché est dans un état d'infériorité marquée vis-à-vis de Ta-tsien-lou. Cependant il est dans une assez bonne situation géographique; situé il sept jours au nord de Ta-li-fou, qui est lui-même au point de convergence des vallées du Mékong et du fleuve Rouge, il est plus proche (le Lha-sa que toute autre ville chinoise, et, qui plus est, la capitale du Tibet est, par Li-kiang, à peine plus éloignée de la frontière tonkinoise que de Tch'ing-tou.

Il n'est donc pas impossible que le voisinage de nos colonies d'IndoChine revivifiant le commerce du Yun-nan, la place de U-kiang en profite elle-môme et nous fournisse les moyens de nouer des relations profitables avec le Tibet. Nous pourrions en tirer de la laine de mouton, du duvet de chèvre, des peaux et fourrures, de la viande, des bestiaux,