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0418 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 418 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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392   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

à de rares initiés, se corrompit bientôt et fut envahie par les mythologies du Brahmanisme et du Chivaisme, par les superstitions populaires et par la métaphysique des théologiens. L'altération fut surtout sensible dans les pays du nord, qui adoptèrent l'enseignement de l'école dite du grand véhicule (Mahayana) parce que, faisant la part plus large ů la faiblesse humaine, elle se vantait de transporter plus d'hommes au rivage du salut. Le Très Sage, le Bouddha, qui avait, dit-on, sous le nom et la forme d'un petit prince du nord-ouest de l'Inde, prêché le premier la bonne loi, devint dieu, fut considéré comme l'âme universelle au lieu et place de Brahma. Il fut le premier principe, l'être unique, éternel, incorruptible, se manifestant en trois personnes sans que l'unité de son essence en soit altérée : la première est le Bouddha transcendant, personnification du Nirvâna et de la Loi suprême, la seconde procède de la première dont elle est le reflet et le représentant dans le monde céleste, où la vie consciente et active se développe avec tout l'éclat et toute la perfection dont elle est capable, monde intermédiaire entre celui de l'absolu et celui de l'humanité ; enfin la troisième, qui procède des deux autres, est le Bouddha fait homme. Plus tard, très anciennement pourtant, chacune de ces trois personnes se quintupla, chacun des cinq Bouddhas métaphysiques (Dhyani Bouddha) et (les cinq .Bouddhas célestes (Boddhisatva) se subdivisa, conformément aux conceptions chivaistes, en deux principes mâle et femelle ; et au-dessus (le cette ramification on reconnut un Étre suprême et. primordial (Ad i-Bouddha ou T'og-mai Sang-gyé) dont tous les autres ne sont que des émanations au premier, deuxième ou troisième degré. C'était un effort désespéré pour passer par une dégradation de nuances subtiles (le l'illusion å la vérité, du mouvement au repos, pour jeter un pont entre l'homme misérable, mensonger, transitoire et l'être vrai, éternel, infini, immuable, impassible, le Dieu-Néant, en supposant å cet Immobile une évolution interne, engendrant de toute. éternité une manifestation consciente et agissante, mais toute spirituelle, qui engendre ů son tour une hypostase agissante et charnelle. Le bouddhisme devint ainsi un monothéisme fortement imprégné de panthéisme et le Nirvâna se tra ns-