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0426 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 426 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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400   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

marqué de pieux souvenir, ce n'est pas seulement une pension alimentaire qu'on leur sert pour leur permettre de Vivre dans l'autre

monde, c'est encore un hommage rendu à des êtres divins, d'un pouvoir supérieur, en échange de leur protection. Les ancêtres reçoivent le titre de dieux (lha). C'est de leurs ancêtres que les sorciers tibétains,

comme .les barn des Turcs septentrionaux, tirent leur puissance et ils sont nécessairement héréditaires. Le grand sorcier officiel du Tibet, qui

réside à Né-tch'oung, invoque toujours un démon spécial appelé le Roi (rgyal-po), dont il est lui-même le descendant et qui était originaire de Mongolie. Le lama appelé au.prés d'un malade pour exorciser le démon qui le possède a recours à son génie tutélaire propre, qui est très probablement dans ce cas la forme bouddhique des génies ancestraux, protecteurs naturels de leur descendant. Un certain nombre (le dieux ou de démons, honorés-par les Tibétains, sont considérés comme les mânes de héros ou de héroïnes dont le culte s'est étendu de leur famille propre ů un cercle plus large. Ainsi les spa-mo, fées chasseresses, sont les fantômes d'anciennes reines. On prétend que les plus terribles de tous les diables, les Moud, sont les larves des anciens persécuteurs du bouddhisme. Mais ce qui prouve bien que ce sont des divinités antérieures à la religion (le Chakya Mouni, c'est qu'on leur sacrifie des porcs quoique les sacrifices d'être vivants soient interdits par cette religion. '

Le culte des ancêtres se complète par le culte des lares . domestiques, qui est avec le premier dans fine corrélation que l'insuffisance de mes renseignements ne me permet pas de préciser. Chaque maison a sa divinité '(rang lha); dont le siège ordinaire est le foyer, bien qu'elle ait l'habitude de s'installer h certaines époques en d'autres parties du .domicile. Ce dieu n'aime pas les étrangers, qui pour ce fait ne sont admis en sa présence qu'avec certaines précautions. Chaque matin on lui offre de l'eau, du vin, du lait, on allume une lampe devant lni-et l'on a le soin de ranimer le feu du foyer avec une branche de génévrier, arbuste sacré pour les Tibétains comme pour les Turcs ; le soir, on brille de nouveau unebranche du même arbrisseau et on la promène par toute la demeure