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0433 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 433 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TIBET ET SES HABI'T'ANTS.   407

sont analogues aux yadatchi turcs et comme.eux ils se servent d'une pierre à laquelle ils attribuent des vertus surnaturelles et qu'ils appellent crystal d'eau (tchou chel); c'est probablement le jade. Toutefois les lamas orthodoxes recourent à une simple offrande en l'honneur des divinités des eaux (Naias), accompagnée d'une formule appropriée.

Non seulement la religion ancienne a laissé une empreinte profonde dans l'âme des Tibétains qui font profession de bouddhisme, mais encore elle a conservé jusqu'å nos jours un grand nombre d'adhérents, qui sont nommés comme autrefois Pon-bo'. On en trouve dans toutes les parties du Tibet, mais surtout dans le Tibet oriental et dans la province de Tsang, qu'ils. considèrent comme leur berceau ou au moins comme le siège de leur sanctuaire le plus vénéré. Les Bouddhistes ayant porté leurs efforts principalement sur le Tibet central, c'est-à-dire sur la région la plus riche du. pays, on n'y rencontre plus que fort peu de sectateurs du culte primitif. Au contraire, le Tibet oriental n'ayant jamais été soumis qu'en partie et superficiellement au gouvernement de Lha-sa, les Pon-bo y sont encore en force et leur nombre n'est pas loin d'atteindre la moitié de la population. Tous les Tibétains qui habitent le long de la grande route de Nag-tchou à Gyé-rgoundo depuis le T'a-ts'ang la jusqu'au Dam-tao la sont Pon-bo ; de même beaucoup de ceux qui vivent dans le Sdé-rgyé et dans tous le pays au nord-est de Tch'a-mdo. On dit aussi que les Pon-bo dominent dans le Po- youl. Dzog-tchen gon-pa est le plus important de leurs monastères dans le nord-est ; c'est là que s'impriment la plupart de leurs livres. Détestant la religion victorieuse, ils en ont cependant subi l'influence, et, par peur, ils ont essayé d'atténuer les différences dogmatiques de fäçon h pouvoir se faire passer pour des bouddhistes hérétiques et non pour des infidèles. C'est ainsi qu'ils attribuent la fondation de leur secte h une divinité incarnée, qu'ils assimilent au Bouddha et nomment Chen-rab-young-doung (tchen-rábs-gyoung.-droung); néanmoins ils ne

1. Prononcez Peun-bo, comme pun en anglais. S'écrit dbon po.