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0436 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 436 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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410   • MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

nom de Pé-kar, inspire les sorciers orthodoxes. Le symbole le plus sacré des Pon-bo est la croix gammée, la svastika des Hindous, mais retournée de droite à gauche III Ce signe est un vestige du culte du feu et du soleil, il figure la roue solaire et les deux bâtons (les ardni des Hindous) dont le frottement produisait le feu sacré. La présence du nom de ce symbole (young-doung — gyoung-droung) dans le nom du fondateur mythique de la religion pon-bo démontre l'importance prédominante du culte du feu dans la religion primitive. Les Tibétains bouddhistes possèdent aussi un signe pareil, sauf que les crochets en sont tournés dans un sens opposé ; ils lui accordent toutefois une moindre valeur que les Pon-bo. D'ailleurs on peut appliquer â ceux-ci tout ce que j'ai dit des survivances des anciennes croyances indigènes chez les Tibétains soi-disant bouddhistes. Cette religion, naturisme grossier combiné avec le culte des ancêtres, est la même que delle qui a été pratiquée depuis un temps immémorial parmi les Turcs, les Mongols et les Chinois et c'est pour cela qu'elle ressemble tant au taoïsme, qui n'est pas autre chose•que la religion primitive de la Chine, recouverte d'un vernis de métaphysique hindoue. Les pratiques des Tibétains Pon-bo ne diffèrent lias dans leur essence de celle de leurs frères bouddhistes ; les. uns et les autres récitent d'interminables litanies de formules invariables, agitent infatigablement leurs moulins à prières, élèvent des ma-ni et des obos, font flotter des banderolles pieuses, tournent toutes les fois que l'occasion s'en présente autour des monuments religieux, des temples et des ma-ni', des lacs et des monts sacrés. Mais les Pon-bo se distinguent par de petits détails de forme. Au lieu d'employer comme prière ordinaire la formule bouddhique Om, ma-ni-pad-mé, hounz ! ils se servent de la formule 0m, ma-té-meuya-sa-lé-do ! 2 dont le sens m'est inconnu. Au lieu de faire tourner leur moulin ů prières en dedans, de droite à gauche, dans le sens du cours du soleil, ils le font tourner en dehors de gauche å droite ; de même, tandis que les ortho-

  1. Le mani est un monceau de pierres couvertes d'inscriptions pieuses.

  2. Prononciation certaine, mais orthographe douteuse.