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0441 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 441 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TIBET ET SES I-IABITANTS.   415

qui surveille les ouvriers, les cultivateurs, les bergers du monastère. Diverses fonctions inférieures, profitables et honorifiques, sont distri-

buées par les chefs spirituels et temporels qui entretiennent ainsi parmi

les moines une émulation salutaire au bon ordre et it la discipline. Les moines sont divisés en deux classes : les gé-long (djé-slong), qui sont

moines de plein exercice, et les diacres gé-ts'oul, qui ont subi une initiation solennelle par laquelle ils sont devenus les époux de l'église et qui restent douze ans stagiaires à divers degrés. Au-dessous de ces deux classes de moines sont les novices, da-pa (gra-pa) et enfin les simples candidats se préparant au noviciat; soumis à la discipline sans avoir aucun privilége. N'est pas admis qui veut ů poser sa candidature ; les couvents les plus importants ne reçoivent que des enfants de bonne famille, tous n'acceptent que des enfants de naissance honorable, bien constitués physiquement et mentalement. Les monastéres écrément la population à leur profit; ils s'annexent les individus les plus robustes et les plus intelligents. Comme d'autre part les religieux se nourrissent mieux en général que les laïques — sauf les quelques-uns qui s'adonnent aux macérations — l'expression « gras comme un moine » n'est pas moins de mise au Tibet qu'elle l'a été ailleurs ; comme ils ont du loisir et sont tenus d'étudier, ils maintiennent et augmentent leur supériorité intellectuelle sur le reste de la nation.

A la solidité (le l'organisation du corps monacal et ů la qualité supérieure de ses membres, ajoutez le nombre extraordinaire de ceux-ci. Il n'y a pas d'exemple d'un pays ancien ou moderne peuplé d'une pareille multitude de moines, car on en compte en moyenne un pour quatre habitants. Il v a certainement dans le Tibet 500,000 moines au minimum, en laissant (le côté le La-dag et le Sikkim. Tous les enfants surnuméraires qui encombreraient fflcheusement la maison paternelle, tous ceux qui, nés pauvres, ont de l'ambition et se sentent assez d'intelligence et de volonté pour parvenir, s'en vont grossir l'armée des moines ; pour les gens de basse extraction l'entrée en religion est la seule voie pour sortir de leur bassesse ; ils peuvent par ce moyen espérer atteindre aux plus hautes fonctions, avec beaucoup de difficultés sans doute et un grand