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0444 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 444 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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418   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

monastère. Au reste, les moines s'entretiennent a leurs frais, ils ont dans le couvent une maison ou une chambre à part, où ils vivent plus ou moins confortablement selon leurs moyens et leur piété. La .communauté se contente de leur fournir une certaine quantité d'orge (11.0 kilogrammes par an au La-dag), le thé beurré trois fois par jour et une pièce de laine pour le vêtement. La dépense qu'elle fait n'est pas égale au profit qu'elle tire de ses membres, et encore ses charges sont-elles allégées par les offrandes des laïques ou des lamas riches, qui paient souvent une tournée de thé ou une pièce de laine å tous les religieux du couvent. Les grands lamas, étant personnellement plus riches que les autres, sont naturellement entretenus aux frais de la communauté ; en vertu (le leur dignité ils reçoivent des aumônes abondantes des dévots, les trésoriers gagnent dans leur administration (les sommes considérables et ont toujours part, en général pour un cinquième, aux affaires commerciales du coúvent. Les monastères disposant de la plupart des capitaux du pays, ils ont accaparé presque tout le commerce et toute la banque et ce ne sont point li. les moindres sources de leurs revenus. Du commerce nous avons déjà parlé ; quant à la banque, les couvents se chargent de faire valoir l'argent des particuliers en le mettant dans leurs propres entreprises; surtout ils prêtent ů 30 pour 100 ii tous ceux qui en ont besoin, pourvu qu'ils puissent fournir (le bons gages, principalement fonciers. Si l'emprunteur ne paie pas au temps dit, on montre de la condescendance et de la longanimité, on le laisse s'enfoncer, on l'y aide un peu et l'on finit par le saisir et par annexer ses champs å ceux du monastère. Aux prolétaires on ne prête pas, car en ce cas ce serait donner et le lama reçoit, mais ne donne pas. Si l'on voulait chercher un terme de comparaison dans l'histoire on pourrait dire qu'un couvent tibétain est un patricien romain collectif, grand propriétaire et justicier, ayant sous ses ordres de nombreux agents et de nombreux serviteurs, qui font (le sa maison et de ses annexes une cité entière, produisant toutes les denrées nécessaires â la vie, pourvue de toutes les industries indispensables ou de luxe, important et exportant de grandes quantités de marchandises. Le rapprochement parait encore