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0462 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 462 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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436   MISSION. SCIENTIFIQUE DANS LA IíAUTE ASIE.

hindou, Pouroungir Gosain, resta à Ta-chi-lhoun-po comme agent permanent du vice-roi de l'Inde et fut .même accueilli å Lha-sa. En 1792 le successeur de Warren Hastings, au lieu de soutenir les Tibétains contre les Népalais qui avaient envahi le Tibet, prit le parti des Népalais contre les Chinois qui avaient envoyé une armée pour chasser les envahisseurs. Depuis lors, les Tibétains' cessèrent d'avoir des relations amicales avec les Anglais et s'unirent contre eux avec les Chinois. Il ne faut pas d'ailleurs attribuer A ce fait plus de valeur qu'il n'en a réellement : le gouvernement de l'Inde n'avait eu de rapports un peu intimes qu'avec le grand lama de " Ta-chi-lhoun-po dont l'importance politique est très faible, et depuis il n'y a pas eu rupture absolue, le Pang-tch'en rin-po-tch'é n'est pas foncièrement hostile aux Anglais et il y a lieu de penser que s'il ne ténait qu'A lui il recevrait assez volontiers leur visite. Le Talé lama, au contraire, a toujours montré beaucoup de réserve, quoique dans les débuts les choses n'en aient pas été au point où elles en sont aujourd'hui. En 1810, Thomas Manning, qui n'était, il est vrai, revêtu d'aucun caractère officiel, fut' admis à Lha-sa en présence du Talé lama et demeura un an dans la capitale. Nul Européen n'y pénétra plus, sauf le P. Huc, qui en fut expulsé rapidement. Effrayés des progrès immenses et continus de la puissance indo-britannique, les Tibétains se sont tapis dans leur tanière, en ont barricadé l'entrée et ne veulent plus laisser prendre à l'étranger un pied chez eux, de peur qu'il n'en prenne bientôt quatre. Je crois la Chine et le Tibet tellement convaincus de la nécessité de tenir leur porte close qu'ils risqueraient une guerre plutôt que de céder sur ce point. Or, quelque intérêt que l'Angleterre puisse avoir à entretenir de libres relations avec le Tibet, non seulement elle n'entreprendrait pas une "guerre pour faire cesser l'isolement oia _ se renferme ce pays, mais elle ne se soucie même pas d'engager pour cela une campagne diplomatique sérieuse. En effet, le Tibet, devenu accessible aux Anglais, le serait du même coup aux Russes, "qui pourraient ainsi pousser leurs intrigues jusqu'à la frontiére indienne, et l'Angleterre; qui né peut jamais être sûre de la fidélité des innombrables popu-

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